Le pèlerinage forcé comme châtiment

Le pèlerinage forcé vers Saint-Jacques-de-Compostelle fut l’un des châtiments prononcés par les tribunaux religieux comme civils du Moyen-Âge à la Révolution Française. Le droit canonique médiéval, dans « les réglementations pénitentielles », commença à utiliser les pèlerinages comme méthode de châtiment de certains délits commis par les ecclésiastiques ou les laïcs.

Images gratuites sur Pixabay. Licence Creative Commons CC0.
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LE PÈLERINAGE FORCÉ, CHÂTIMENT POUR ÉCCLÉSIASTIQUES…

La distance et la durée du pèlerinage étaient fonction de la nature du délit. Un évêque auteur d’un homicide pouvait être condamné à un pèlerinage à vie. Un ecclésiastique pouvait être condamné à un pèlerinage pour une durée déterminée s’il avait tué, intentionnellement ou animé par la haine. Le même sort était réservé aux prêtres qui violaient le secret de la confession ou dérobaient des objets sacrés.

ET pour les laïcs

On imposait le pèlerinage aux laïcs qui avaient volé de l’argent à l’église, commis des délits à l’encontre de leurs proches, s’ils avaient « forniqué » (l’article ne dit pas avec qui, NDLR), et ceux coupables d’adultère. Il y avait en outre des circonstances aggravantes à ces délits. Dans ce cas, on obligeait les « pèlerins malgré eux » à porter des chaînes, jusqu’à ce que l’usure ou… un miracle les en libèrent. Ou encore, pour les hommes, à cheminer nus. Les femmes, quant à elles, devaient porter un vêtement blanc ou un costume de pénitente.

LES JUGES CORROMPUS SE VOYAIENT INGLIGER LE PÈLERINAGE FORCÉ


Avant le XIIIe siècle, les pouvoirs séculiers des Pays-Bas, de France et d’Allemagne, empruntèrent au droit canonique la peine de pèlerinage forcé ou obligé. Son application fut très variable, selon les conduites à sanctionner. Celles-ci allaient de l’homicide aux lésions et blessures d’une certaine gravité infligées dans des lieux saints, en passant par l’enlèvement d’une femme, certains délits contre une propriété, le non-paiement d’un salaire, des loyers dus à la ville, des injures, l’adultère, brandir une arme tranchante contre autrui jusqu’à des infractions à des ordonnances municipales. Les juges corrompus se voyaient aussi imposer le pèlerinage forcé. En particulier à ceux qui en profitaient pour se porter acquéreur des biens ou crédits objets du litige.

UNE PEINE COLLECTIVE POUR LES FAMILLES


Les pouvoirs publics appliquèrent également la peine de pèlerinage collectif à des familles, communautés agitées (menaçant l’ordre public, NDLR), ou aux peuples rebelles après la signature d’un traité de paix avec le Roi. Une manière ingénieuse de les éloigner pendant un certain temps du territoire.

Compostelle mais AUSSI Rome, Jérusalem, Canterbury…


Saint-Jacques-de-Compostelle n’était pas la seule destination de ces pèlerinages forcés. Le catalogue contenait également Rome, Jérusalem, Canterbury (Angleterre), Cologne (Allemagne), Chypre, Notre Dame de Vauvert, Rocamadour, Boulogne-sur-Mer… Ainsi, le pape Clément V obligea Guillaume de Nogaret, professeur de droit à Montpellier, conseiller du Royaume de France, juge à Beaucaire, à pérégriner vers Notre-Dame de Vauvert, Notre-Dame de Rocamadour, Notre-Dame de Puy-en-Velay, Notre-Dame de Boulogne-sur-Mer, Notre-Dame de Chartres, Saint-Gilles en Provence, Saint-Pierre de Montmajour et Saint-Jacques de Compostelle. Ce fut la condition pour lever l’excommunication que lui valut un article écrit dans le cadre du conflit qui l’opposait au Roi de France et de Navarre, Philippe IV dit le Bel.
Cependant, contrairement à ce que l’on pourrait penser, les pèlerinages forcés n’appartiennent pas seulement au passé. La Belgique applique toujours ce type de peine. Dans le cadre d’un projet dénommé Oykoten, des jeunes condamnés pour délits mineurs peuvent ainsi éviter d’aller la prison, ou accéder à la rédemption définitive de leurs peines en cheminant jusqu’à Saint-Jacques de Compostelle. Rien de tel pour favoriser la réflexion qu’une bonne marche de 1777 kilomètres ! Une expérience qui transforme tout un chacun…

SOURCE DE CET ARTICLE

La peregrinación forzosa a Santiago de Compostela fue un castigo penal en el pasado Confilegal (12.3.2016) Article en espagnol

Images gratuites sur Pixabay. Licence Creative Commons CC0.
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Qui est l’auteure de cet article ?

Fabienne Bodan et son Guide des chemins de pèlerinage du monde (Éditions Ouest-France)

Fabienne BODAN a arpenté les chemins de Compostelle (4 000 kms en France, Espagne et Portugal) depuis 2012. Mais aussi des sentiers de l’Himalaya et d’Amérique du Sud. Grande voyageuse depuis 40 ans, elle porte un intérêt tout particulier aux lieux sacrés des diverses traditions spirituelles. Elle a créé en 2015 le site Pèlerins de Compostelle, dédié aux chemins vers Saint-Jacques-de-Compostelle et plus, largement, aux chemins de pèlerinage. Son second site, Chemins vers le Sacré, accompagne ses livres et s’ouvre également aux chemins de pèlerinage dans le monde entier. Elle anime la page Facebook Pèlerins de Compostelle.

Elle a été choisie par France 3 comme fil rouge du documentaire Sur les chemins de Compostelle, de l’émission Des Racines et des Ailes (diffusion 2019 & 2020).

AVERTISSEMENT

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Copyright Fabienne Bodan (Revue de Presse 2016) & https://pelerinsdecompostelle.com

1/04/2016 : une seule crédentiale valide pour l’obtention de la Compostela ?

3 chemins parcourus, et 4 crédentiales différentes...© Fabienne Bodan

3 chemins parcourus, et 4 crédentiales différentes…© Fabienne Bodan

Le chapitre de la cathédrale de Saint Jacques de Compostelle a publié le 17 décembre 2015 une note sur son site internet destinée aux associations et organismes délivrant les crédentiales nécessaires à l’obtention d’un lit dans les auberges pour pèlerins et de la Compostela à l’arrivée à destination. « Aujourd’hui, nous acceptons plus de 25 modèles de crédentiales, dont les tarifs varient de la gratuité à une vingtaine d’euros. Certains les vendent également sur Internet. Un accueil pastoral, une attention toute particulière, et la gratuité doivent être les objectifs majeurs de notre présence sur le chemin et les objectifs du pèlerinage ». Forte de ce préambule, le communiqué officiel poursuit en stipulant que « la crédentiale de la cathédrale de Santiago doit être considérée comme l’unique valide. En outre, son prix ne pourra pas excéder deux euros ». Il semblerait que les autorités écclésiastiques compostellanes aient décidé de porter un coup d’arrêt aux dérives commerciales autour de ce précieux sésame : « la gestion de la crédentiale ne peut reposer sur des critères commerciaux ou de profit ».

La première était un carnet intéressant par son format aux larges cases. © Fabienne Bodan

La première était un carnet intéressant par son format…© Fabienne Bodan

...aux larges cases... © Fabienne Bodan

…aux larges cases… © Fabienne Bodan

J’ai moi-même constaté en septembre 2015 que certains offices du tourisme dans le Sud-Ouest de la France n’hésitaient pas à vendre le carnet du pèlerin jusqu’à 8 ou 9 euros, alors qu’un document strictement identique est délivré au bureau des pèlerins de Saint-Jean-Pied-de-Port pour la modique somme de 2 euros. En outre, lorsque la crédentiale est délivrée hors du circuit des associations de pèlerins et de l’église, l’identité et les motivations réelles du requérant ne sont pas systématiquement contrôlées. Au risque de se faire fusiller du regard et de recevoir quelques remarques désobligeantes, les accueillants du bureau de Saint-Jean-Pied-de-Port ont pour consigne de ne délivrer le carnet du pèlerin qu’en mains propres à ceux qui présenteront une pièce d’identité et qui partent à pied, à vélo ou à cheval. Car le laisser-aller dans la remise des crédentiales témoigne des dérives commerciales du « pèlerinage » vers Compostelle, et se traduit par l’affluence des « turigrinos » heureux de venir randonner et faire la fête à des tarifs défiants toute concurrence. Sans parler des groupes conduits par l’accompagnateur d’une agence de voyages, qui veulent le beurre et l’argent du beurre, la facilité mais aussi l’atmosphère et n’hésitent pas à venir dormir dans les auberges réservées initialement aux pèlerins à pied, à vélo ou à cheval, munis du précieux sésame. Je me suis déjà exprimée sur ce sujet. A chacun sa manière de cheminer, et je n’ai pas à prendre position sur un quelconque choix. Mais que l’on réserve les auberges aux pèlerins à pied, à vélo ou à cheval. Les clients des agences de voyage n’y ont pas leur place, ou du moins devraient attendre que tous les autres soient certains d’obtenir un lit avant d’être pourvus. En outre, des documents spécifiques ont été conçus pour cette catégorie de pèlerins, qui effectuent généralement chaque jour une partie du trajet à pied, et l’autre en bus, et la crédentiale ne leur est pas destinée.

Celui-ci vient d'Espagne...© Fabienne Bodan

Celui-ci vient d’Espagne…© Fabienne Bodan

L’archevêché de Saint-Jacques précise que « si une association ou un organisme souhaite personnaliser la crédentiale officielle, il sera possible de laisser un espace vierge, qui, moyennant l’accord de l’office d’accueil des pèlerins, pourra être personnalisé sans contredire toutefois l’esprit chrétien du pèlerinage. L’office des pèlerins de la cathédrale se chargera de l’impression des documents ».

Pour ne pas causer de préjudices aux organismes délivrant des crédentiales différentes, les autorités de la cathédrale leur ont accordé un moratoire. La nouvelle règle n’entrera en vigueur que le 1er avril 2016. « A partir de cette date, seules les crédentiales officielles de la cathédrale seront admises pour la délivrance de la Compostela ».

Celui-ci du bureau des pèlerins de Saint-Jean-Pied-de-Port...© Fabienne Bodan

Celui-ci du bureau des pèlerins de Saint-Jean-Pied-de-Port…© Fabienne Bodan

Qu’en sera-t-il pour les associations étrangères habituées à délivrer leurs propres crédentiales ? « Elles seront régies par un accord spécial ». Le communiqué et les articles publiés ne précisent par les termes de cet accord. Même si les autorités compostellanes considèrent accorder un moratoire aux associations émettrices de carnets du pèlerin, on peut cependant s’interroger sur le faible délai qui leur est concédé pour écouler leurs stocks. L’hiver est une saison creuse, et il ne faut guère compter sur cette saison pour se débarrasser de documents qui seront obsolètes dès le début de la haute saison, dans moins de quatre mois. En outre, certaines d’entre elles ont certainement pris les devants et procédé à la fabrication des crédentiales qu’elles escomptaient écouler en 2016…

Faisant suite à la proposition de la Fraternité Internationale du Camino de Santiago (FICS) d’augmenter la distance à parcourir pour se voir délivrer la Compostela, le chapitre de la cathédrale n’a aucune intention de souscrire à cette demande. Bégoña Valdomar, présidente de l’association galicienne des Amis du Camino de Santiago affirme, à cet égard, que le « problème ne réside pas tant dans le nombre de kilomètres minimal à parcourir que dans le fait que ce chemin est désormais présenté comme un « produit touristique . Si nous ne cessons de le vendre sous cette étiquette, la massification de la fréquentation du camino s’amplifiera ».

Les cases y sont plus étroites que dans le premier carnet...© Fabienne Bodan

Les cases y sont plus étroites que dans le premier carnet…© Fabienne Bodan

La crédentiale de l'association bretonne des amis de Saint-Jacques dont je suis membre...© Fabienne Bodan

La crédentiale de l’association bretonne des amis de Saint-Jacques dont je suis membre…© Fabienne Bodan

Sources :

http://www.lavozdegalicia.es/noticia/santiago/2015/12/17/oficina-peregrino-solo-admitira-credenciales-oficiales-expedir-compostela/00031450351725718302765.htm

http://catedraldesantiago.es/es/nota-credencial-peregrino-dic15

http://www.alberguescaminosantiago.com/2015/12/hacia-una-unica-credencial-para-los-peregrinos-del-camino/

http://www.elcorreogallego.es/santiago/ecg/catedral-unificara-modelos-credenciales/idEdicion-2015-12-18/idNoticia-970185/

2016, année sainte extraordinaire à Compostelle comme à Rome

La porte sainte de la cathédrale de Saint Jacques de Compostelle © Fabienne Bodan

La porte sainte de la cathédrale de Saint Jacques de Compostelle © Fabienne Bodan

Le 13 décembre 2015, troisième dimanche de l’Avent, à 17 heures, sera ouverte la Porte de la Miséricorde de la cathédrale de Saint Jacques de Compostelle. Le diocèse de la capitale galicienne célèbrera lors de cette cérémonie l’entrée dans l’année sainte extraordinaire de la miséricorde annoncée le 13 mars 2015 par le pape François, jour anniversaire de son élection du 13 mars 2013 et confirmée par sa bulle d’indiction du 11 avril 2015. Cependant, la cérémonie d’ouverture demeurera sobre et n’aura rien à voir avec celle qui prévaut lors des années jacquaires. La Conférence épiscopale espagnole a élaboré un rituel simple qui sera appliqué dans toutes les cathédrales de la péninsule ibérique.

En effet, cette Année Sainte de la Miséricorde, convoquée par le souverain pontife du 8 décembre 2015 au 20 novembre 2016, diffère totalement des années jacquaires ou jubilaires compostellanes. Ces dernières ont lieu, rappelons-le, lorsque le 25 juillet tombe un dimanche, « en mémoire, selon le site de la Fondation David Parou, de ce que la découverte du tombeau de saint Jacques fut faite un dimanche…ce qui reste une hypothèse ». Soit à un rythme immuable de 4 fois tous les 28 ans, selon des cycles répétitifs de 6-5-6-11 ans. La dernière année jacquaire remonte à 2010, les précédentes à 2004 et 1999. La prochaine aura lieu en 2021, soit 11 ans après celle de 2010. Dans son article intitulé « qu’est-ce qu’une année jacquaire », la Voz de Galicia rappelle que «lorsque cela arrive (14 fois par siècle), l’Église catholique a le pouvoir d’accorder l’indulgence plénière aux fidèles qui se rendent en pèlerinage au tombeau de l’Apôtre en la cathédrale de Saint-Jacques, prient aux intentions du Souverain Pontife, reçoivent les sacrements de la confession et de la communion et assistent à la sainte messe ».

Maître Jacques attend les pèlerins, entourée de ses deux disciples Athanase et Théodomir. © Fabienne Bodan

Maître Jacques attend les pèlerins, entourée de ses deux disciples Athanase et Théodomir. © Fabienne Bodan

Ces jubilés attirent les pèlerins en masse : 272 135 en 2010, en augmentation de 86,55% par rapport à l’année précédente ; 179 944 en 2004. La fréquentation chute drastiquement l’année suivante : 183 366 en 2011, en recul de 32,61% ; 93 924 en 2005, soit 47,80% de moins que l’année précédente. Il convient de noter que la proportion d’espagnols est plus élevée lors des années jubilaires : 69,12% en 2010 et 76,23% en 2004, alors que le pourcentage d’ibériques oscille sur 10 ans entre 48,52 % et 56,35% du nombre total de pèlerins enregistrés au bureau de Saint-Jacques de Compostelle. Fin novembre 2015, on dénombre 260 396 cheminants ayant rallié la capitale galicienne depuis le 1er janvier. Qu’en sera-t-il en 2016 lors de cette année sainte imprévue ? Les capacités d’accueil sur les différents chemins résisteront-elles à une affluence supplémentaire ? Ou bien les candidats au pèlerinage décideront-ils de fuir ces caminos par trop encombrés ?

Apôtres, Saints et maîtres encadrent la porte de la place de la Quintana. © Fabienne Bodan

Apôtres, patriarches et prophètes encadrent la porte de la place de la Quintana. © Fabienne Bodan

Habituellement, l’année jacquaire est inaugurée le 31 décembre précédent, par la cérémonie d’ouverture de la Porte Sainte, située sur la place de la Quintana, du côté opposé à celle de l’Obradoiro. « L’archevêque de Compostelle frappe à l’aide d’un marteau en argent trois fois la cloison qui mûre cette porte donnant sur la praza da Quintana. La cloison symbolise la dureté du Chemin. De cette manière, les fidèles demandent à l’apôtre saint Jacques la permission d’entrer. Ensuite, la porte tombe. » Par la porte en fer forgé visible de l’extérieur, on pénètre dans une petite cour, avant de parvenir à la porte sainte par laquelle on accède à l’abside. Cette porte demeure ouverte pendant 12 mois, pour être ensuite refermée jusqu’à la prochaine année jubilaire. L’apôtre Saint Jacques trône au dessus de la Porte Sainte, entourée de ses deux disciples Athanase et Théodomir. 24 statues du XIIe siècle, d’apôtres, de patriarches et de prophètes, encadrent cette porte dite du pardon. Elle furent récupérées du choeur en pierre de maître Matteo. La porte sainte figure parmi les 7 plus petites de l’édifice. Elle est consacrée à Saint Pelage (Pelayo en espagnol), martyre torturé à mort en 925 par les musulmans à Cordoue en Andalousie, à l’âge de 13 ans. Le monastère des bénédictins de Saint-Pélage d’Anteatares, en face de cette porte, lui est dédié.

Ils sont 24 au total © Fabienne Bodan

Ils sont 24 au total © Fabienne Bodan

Alors c’est du côté de Rome qu’il faut chercher une explication. Le premier jubilé ordinaire fut convoqué en 1300 par le pape Boniface VIII. Le successeur de Saint-Pierre prévoyait un jubilé par siècle. Dante, Giotto, Charles de Valois, frère du Roi de France, figurèrent parmi les pèlerins de cette première année sainte. Initialement prévu 100 ans plus tard, le jubilé suivant eu lieu en 1350. On rajouta la visite de la basilique du Latran à celles de Saint Pierre et de Saint Paul Hors-les-Murs. Plus tard, le pape Urbain VI décida de fixer l’échéance à 33 ans, temps de vie terrestre du Christ. En 1470, Paul II établit la périodicité du jubilé « ordinaire » tous les 25 ans. 26 se sont succédés depuis le premier en 1300.

Réunis deux par deux...© Fabienne Bodan

Réunis deux par deux…© Fabienne Bodan

En revanche, un jubilé extraordinaire est convoqué à l’occasion d’un événement remarquable : en 1933, pour le XIXe centenaire de la rédemption, en 1983 pour les 1950 ans de la rédemption. Le pape François, dans sa bulle du 11 avril 2015, explique la convocation de cette année sainte extraordinaire : « Nous avons toujours besoin de contempler le mystère de la miséricorde. Elle est source de joie, de sérénité et de paix. Elle est la condition de notre salut. Miséricorde est le mot qui révèle le mystère de la Sainte Trinité. La miséricorde, c’est l’acte ultime et suprême par lequel Dieu vient à notre rencontre. La miséricorde, c’est la loi fondamentale qui habite le cœur de chacun lorsqu’il jette un regard sincère sur le frère qu’il rencontre sur le chemin de la vie. La miséricorde, c’est le chemin qui unit Dieu et l’homme, pour qu’il ouvre son cœur à l’espérance d’être aimé pour toujours malgré les limites de notre péché. Il y a des moments où nous sommes appelés de façon encore plus pressante, à fixer notre regard sur la miséricorde, afin de devenir nous aussi signe efficace de l’agir du Père. C’est la raison pour laquelle j’ai voulu ce Jubilé Extraordinaire de la Miséricorde, comme un temps favorable pour l’Eglise, afin que le témoignage rendu par les croyants soit plus fort et plus efficace.»

Cette année sainte verra-t'elle grandir l'affluence des pèlerins vers la capitale galicienne ? © Fabienne Bodan

Cette année sainte verra-t’elle grandir l’affluence des pèlerins vers la capitale galicienne ? © Fabienne Bodan

Le souverain pontife ouvrira la porte sainte de la basilique Saint-Pierre le 8 décembre 2015, jour de la fête de l’Immaculée Conception et du cinquantième anniversaire de la fermeture du Concile Vatican II, le 8 décembre 1965. Rappelons que ce Concile fut ouvert à Rome par le pape Jean XXIII le 11 octobre 1962. Le rite d’ouverture de la Porte Sainte exprime le symbole que, durant le jubilé, un «parcours extraordinaire» vers le salut est offert aux fidèles. Le dimanche 13 décembre, la porte sainte sera ouverte dans la cathédrale de Rome de Saint Jean de Latran, puis celle des deux autres basiliques papales de Saint Paul Hors-les-Murs et Sainte-Marie-Majeure. De même « toutes les cathédrales ou églises d’importance particulière et sanctuaires devront ouvrir une « Porte de la Miséricorde » durant l’Année sainte ». Cette année jubilaire sera clôturée le jour de la fête du Christ-Roi, le 20 novembre 2016.

Seul maître Jacques est dans le secret des Dieux :-) © Fabienne Bodan

Seul maître Jacques est dans le secret des Dieux 🙂 © Fabienne Bodan

2016 sera décidément marquée par des événements exceptionnels. Saint Gilles du Gard, sur la voie d’Arles, fêtera les 900 ans de son abbatiale inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco. Les festivités débuteront le 3 avril et se poursuivront l’été durant, avec en point d’orgue le 27 août, l’accueil des pèlerins de France et d’Europe. La cathédrale Notre Dame du Puy-en-Velay fêtera son jubilé du 25 mars au 15 août 2016. Il en va ainsi lorsque le 25 mars, jour de l’annonciation (conception du Christ selon l’esprit saint), coïncide avec le vendredi saint (mort du Christ sur la croix). En 2005, le précédent jubilé avait attiré 250000 pèlerins, venus implorer « le grand pardon ». Pour le suivant, il faudra attendre…2157. Enfin, les reliques du sang du pape Jean-Paul II seront installées de façon permanente dans la chapelle des reliques de la cathédrale le dimanche 13 décembre 2015. Au point de départ (Le Puy-en-Velay) comme à l’arrivée (Saint Jacques de Compostelle), les pèlerins répondront-ils présents à l’appel, en quête du grand pardon et de miséricorde ? Ou diffèreront-ils leurs projets, par crainte d’un surencombrement sur les chemins et dans les structures d’accueil ?

Sources :

http://www.catedraldesantiago.es/sites/default/files/pdf/Carta_Pastoral_Misericordia_JulianBarrio.pdf

http://www.catedraldesantiago.es/sites/default/files/pdf/El%20camino%20de%20la%20misericordia.pdf

http://www.abc.es/espana/galicia/abci-puerta-santa-catedral-santiago-abrira-13-diciembre-201511101239_noticia.html

http://caminodesantiago.lavozdegalicia.com/fr/quest-ce-quune-annee-jacquaire/

http://www.lavozdegalicia.es/noticia/santiago/santiago/2015/10/23/cabildo-inclino-balanza-favor-abrir-puerta-santa/0003_201510S23C19911.htm

http://www.saint-jacques.info/anneesaintes.html

https://fr.wikipedia.org/wiki/Cathédrale_de_Saint-Jacques-de-Compostelle

http://m.vatican.va/content/francescomobile/fr/apost_letters/documents/papa-francesco_bolla_20150411_misericordiae-vultus.html

http://www.eglise.catholique.fr/actualites/391510-le-pape-francois-annonce-un-jubile-de-la-misericorde/

http://www.la-croix.com/Religion/Actualite/Une-Annee-de-misericorde-pour-changer-de-vie-2015-04-12-1301559

http://www.jubiledupuyenvelay2016.cef.fr/jubile-du-puy-en-velay-2016/les-jubiles-dr18.html

http://www.cathedraledupuy.org/vie-de-la-cathedrale/actualites/translation-des-reliques-de-saint-jean-paul-ii

Via de la Plata : le retour

C'est promis, Saint-Jacques, je reviendrai ! © Fabienne Bodan

C’est promis, Saint-Jacques, je reviendrai ! © Fabienne Bodan

J'ai l'air un peu sérieux sur cette photo. Une de mes amies a perdu son frère de 50 ans pendant que mon chemin, j'ai appris aussi le décès d'une autre amie. Alors c'est ma façon de penser à eux © Fabienne Bodan

J’ai l’air un peu sérieux sur cette photo. Une de mes amies a perdu son frère de 50 ans pendant mon chemin, j’ai appris aussi le décès d’une autre amie. Alors c’est ma façon de penser à eux © Fabienne Bodan

Pour la paix dans le monde et la fin des folies destructrices © Fabienne Bodan

Pour la paix dans le monde et la fin des folies destructrices © Fabienne Bodan

31 Mai 2015 : Bonjour à tous et bonne fête à toutes les mamans

Après la séparation, puis le départ de Santiago vient l’arrivée au bercail, avec des sentiments mitigés. Certes, toute aventure loin de ses bases se termine un jour, si belle soit-elle. Et alors il faut se réadapter à la sédentarité du corps et de l’esprit. Mission délicate lorsque l’on se sent foncièrement nomade ! Avant de quitter Santiago de Compostela, j’ai tenu une promesse faite à l’une de mes amies dont le frère est décédé lorsque j’étais en chemin. J’ai enfin trouvé de vraies bougies (et non les loupiotes électriques qui restent allumées 3 jours pour quelques euros) à la Colexiata do Sar, sise à l’arrivée de la Via de la Plata. J’en ai allumé 3 : la première (à gauche) pour Eric ; la seconde (au milieu) pour Franck, Bernard, Guy, Hubert, Marie – Thérèse, Monique, membres de ma famille ou amis décédés depuis début 2014 ; la troisième (à droite) pour le peuple syrien (avec une pensée spéciale pour Manwar, Nouraldin, Moutasm et leurs proches) et tous les peuples sauvagement massacrés au nom du N.O.M.

Toute notion d’humanité serait-elle en train de disparaître dans notre civilisation en perdition ? Comment transformer l’humanité, la fraternité, la solidarité, l’écoute complice et sans jugement, le respect des autres, de la nature et de soi-même vécus sur ces chemins vers Compostelle en acte fondateur d’un mouvement de refus catégorique de la barbarie et des bassesses humaines ?

Dans le bus qui nous conduit de Saint Jacques de Compostelle à Porto, où nous prendrons l'avion pour Nantes. © Fabienne Bodan

Dans le bus qui nous conduit de Saint Jacques de Compostelle à Porto, où nous prendrons l’avion pour Nantes. © Fabienne Bodan

Dernière soirée. Nous trinquons à la santé de notre amie Christa © Fabienne Bodan

Dernière soirée. Nous trinquons à la santé de notre amie Christa © Fabienne Bodan

Via de la Plata : de Muxia à Santiago de Compostela

Cathédrale de Saint Jacques de Compostelle © Fabienne Bodan

Cathédrale de Saint Jacques de Compostelle © Fabienne Bodan

Les coquilles de Saint Jacques © Fabienne Bodan

Les coquilles de Saint Jacques © Fabienne Bodan

24 mai 2015 : 

Bonsoir à tous! Même si le départ approche, je suis toujours à Santiago. J’ai toujours besoin de quelques jours avant de retourner dans l’autre monde, comme un sas de décompression post-camino ! Parmi les synchronicités remarquables du moment : Jacques, Christa et moi quitterons Santiago le même jour. Nous aurons été ensemble de A à Z, depuis 50 jours puisque nous sommes partis à Pâques et que nous avons aujourd’hui assisté à la messe de Pentecôte dans cette magnifique cathédrale !

La seconde forme de synchronicité est liée à ce week-end de Pentecôte. En effet, j’étais arrivée à Santiago le 18 mai 2013, le samedi de la Pentecôte, lorsque j’avais marché de Lisbonne à Santiago. Enfin, en 2014, j’étais à…Jérusalem le week end de la Pentecôte ! Et ceci sans l’avoir programmé, car je n’ai jamais de dates d’arrivée sur mes chemins, pour ne pas me mettre de pression particulière !

La troisième synchronicité est tout aussi étonnante. Le 21 mai, à Fisterra, j’ai demandé à un couple de français de bien vouloir me descendre à l’albergue, 3 kilomètres plus bas. Ce matin je trouve un commentaire sur ma page Facebook d’un monsieur me disant que le même jour, au même endroit, il a conduit une femme blessée à la cheville qui me ressemblait. Après lui avoir fourni quelques détails sur mon conducteur bienveillant, il en a conclu qu’il s’agissait bien de lui et de son épouse, et qu’il suivait mon aventure sur mes pages Facebook (mais sans m’avoir reconnue) ! Drôle de coïncidence, non ? Alors merci Michel et Françoise (et Dolly la petite chienne). Moi je m’appelle Fabienne…

En flânant dans les ruelles de la capitale galicienne © Fabienne Bodan

En flânant dans les ruelles de la capitale galicienne © Fabienne Bodan

En flânant, suite...© Fabienne Bodan

En flânant, suite…© Fabienne Bodan

Toujours en flânant...© Fabienne Bodan

Toujours en flânant…© Fabienne Bodan

Via de la Plata : l’arrivée des 3 Mousquetaires à Santiago de Compostela

J'avais décidé de marcher les 5 derniers kilomètres avec Christa et Jacques. Ma cheville ne le supporterait pas. Alors j'attends mes compagnons de chemin en haut de la descente qui mène à la Colegiata do Sar. Je ne me sens pas capable de remonter la côte si je vais plus loin. © Fabienne Bodan

J’avais décidé de marcher les 5 derniers kilomètres avec Christa et Jacques. Ma cheville ne le supporterait pas. Alors j’attends mes compagnons de chemin en haut de la descente qui mène à la Colegiata do Sar. Je ne me sens pas capable de remonter la côte si je vais plus loin. © Fabienne Bodan

Les 3 Mousquetaires termineront leur périple ensemble, foi de bretonne boiteuse ! © Fabienne Bodan

Les 3 Mousquetaires termineront leur périple ensemble, foi de bretonne boiteuse ! © Fabienne Bodan

Dans nos têtes, les souvenirs de ces 1000 kilomètres passés ensemble se bousculent. © Fabienne Bodan

Dans nos têtes, les souvenirs de ces 1000 kilomètres passés ensemble se bousculent. © Fabienne Bodan

19 Mai 2015 : l’arrivée des 3 Mousquetaires !

Buenos dias! J’ai voulu faire comme les autres hier, et rester sur mes 2 jambes. Résultat : hier soir, ma cheville avait ré-enflé ! Grrrrr ! Mais le cataplasme d’argile posé cette nuit a fait de l’effet et la cheville a désenflé à nouveau. Je pars à la rencontre de mes compagnons de camino depuis Séville, pour marcher l’ultime kilomètre avec eux. Plus dépasse mes possibilités du moment ! Hasta luego…

J’ai retrouvé le sourire aujourd’hui même si j’ai encore versé quelques larmes en parcourant le dernier kilomètre avec mes compagnons de camino Jacques et Christa! Mais cette fois ce furent non des larmes de déception mais d’émotion face à ce que nous avons partagé tous les 3 durant 1000 kms. C’est la première fois que je parcours un chemin dans son intégralité avec les mêmes personnes, parce que les autres fois, les parcours des uns et des autres étaient plus tronçonnés. Alors mon premier immense MERCI du jour s’adresse à Christa et Jacques. A trois, on est toujours plus fort et je pense que si nous avions cheminé individuellement, nous ne l’aurions pas fait dans les mêmes conditions et ne serions pas encore arrivés. Merci pour votre sincère amitié, votre aide, votre écoute, nos fous rires, nos soirées cuisine, l’opération « lacets » du matin, votre confiance et tous ces magnifiques moments partagés. Pour la première fois ce soir, nous dormons chacun dans une single room. Mais il n’est pas exclu que, comme dans le film « The Way », lorsque les héros du film s’arrêtent dans un Parador luxueux mais s’ennuient des autres seuls dans leur chambre, il n’est pas exclu que nous allions frapper à la porte des 2 autres…

Un grand merci également à nos amis poitevins Dominique et Jean-François, rencontrés très tôt à Castilblanco de los Arroyos, et que nous avons maintes fois croisés sur cette Via de la Plata. Ils sont les auteurs des photos et des vidéos de notre arrivée. Merci à tous les deux d’avoir su capter ces moments si intenses d’émotion de l’arrivée des Trois Mousquetaires. Merci à vous deux pour tous ces jolis moments partagés ensemble tout au long de ces 1000 kilomètres.

Nos premiers amis partent demain, ce soir, deuxième soirée pour fêter notre arrivée. Et ce midi à la messe des pèlerins, le Botafumeiro était à nouveau de sortie…

Nous venons d'arriver sur la place de L'Obradoiro, l'émotion nous submerge. © Fabienne Bodan

Nous venons d’arriver sur la place de L’Obradoiro, l’émotion nous submerge. © Fabienne Bodan

Merci à nos amis Dominique et Jean-François de Poitiers d'avoir su saisir ces extraordinaires moments. Une fois n'est pas coutume : j'avais confié mes deux appareils photo à nos amis. © Fabienne Bodan

Merci à nos amis Dominique et Jean-François de Poitiers d’avoir su saisir ces extraordinaires moments. Une fois n’est pas coutume : j’avais confié mes deux appareils photo à nos amis. © Fabienne Bodan

Via de la Plata : Etape N° 43, de Outeiro à Santiago de Compostela

Cathédrale de Santiago. J'arrive pour la messe des pèlerins, triste et sans gloire. Mais le Botafumeiro entre en action. Impressionnant, comme à chaque fois. © Fabienne Bodan

Cathédrale de Santiago. J’arrive pour la messe des pèlerins, triste et sans gloire. Mais le Botafumeiro entre en action. Impressionnant, comme à chaque fois. © Fabienne Bodan

18 Mai 2015 : tous unis !

Lundi 18 mai. 6 semaines exactement après mon départ de Séville le 6 avril, je suis arrivée à Santiago de Compostela…en taxi
J’ai bien réfléchi, lu les conseils des uns et des autres, et fini par accepter le fait que mon chemin de la Via de la Plata s’est définitivement terminé au splendide monastère d’Oseira ! Vous me direz que je suis chanceuse que ce fut dans un tel lieu cher à l’érudit Saint Bernard de Clairvaux et non près d’une décharge publique par exemple !!! Ne pouvant porter mon sac malgré la nette amélioration de l’état de ma cheville, ne voulant pas prendre de risques supplémentaires en forçant sur mon entorse pour marcher jusqu’au bout, ne souhaitant pas rester en rade, seule, pour attendre de pouvoir remarcher, j’ai du m’incliner à cette arrivée triste et sans gloire. Merci à Francisco (il se reconnaîtra) de m’avoir consolée à mon arrivée dans la cathédrale, merci à ce pèlerin anonyme de m’avoir tendu un mouchoir pour remplacer le seul morceau de PQ que j’ai pu trouver dans ma poche, merci de ses mots de réconfort à cette pèlerine italienne (je crois) inconnue qui m’a serrée dans ses bras, merci à Dominique pour ses échantillons de crème miracle (du moins je l’espère), merci à Tanja, Lisa, Werner et Rainer de leur compassion…la suite des remerciements demain. La ciguëna Pilar est heureuse d’être arrivée à Santiago sans se tordre la patte, elle, et de dormir cette nuit dans l’une des anciennes cellules de moines de l’un des plus grands et anciens monastères d’Espagne (600 moines à ses heures de gloire). J’ai enfin trouvé de l’argile et je vais pouvoir me faire un cataplasme. Par contre pas d’huile essentielle d’Hélichryse Italienne qui aurait été tout indiquée pour ce trauma. Bref, ce fut ma première arrivée. Demain sera la seconde, plus heureuse je l’espère. Merci à tous de vos mots de réconfort. Encore une fois il y a bien plus grave, mais devoir renoncer si près du but est un peu dur à avaler !
Allez, une des choses qui compte sur ces chemins est l’amitié et la solidarité entre pèlerins! Ce soir, grâce à vous tous, j’ai un peu oublié ma déception de ce matin
Alors un grand merci à, de gauche à droite, Dolan, Francisco, moi (y a pas de raisons, il faut aussi savoir se remercier soi-même), Francesco, Ondina, Rainer, Lisa, Tanja, Werner
Demain est un autre jour ! De chacun de mes chemins, je n’ai jamais retenu que les bons moments ! Ultréia !

Je retrouve mes amis Dominique et Jean-François de Poitiers qui viennent d'atteindre Santiago. © Fabienne Bodan

Je retrouve mes amis Dominique et Jean-François de Poitiers qui viennent d’atteindre Santiago. © Fabienne Bodan

Fiers d'exhiber la Compostela après 1000 kilomètres parcourus depuis Séville. © Fabienne Bodan

Fiers d’exhiber la Compostela après 1000 kilomètres parcourus depuis Séville. © Fabienne Bodan

Dans la cathédrale, je me suis écroulée de déception dans les bras de Francisco. Il m'a donné rendez-vous le soir avec toute l'équipe que nous côtoyons depuis Ourense. La tristesse se transforme en joie collective. © Fabienne Bodan

Dans la cathédrale, je me suis écroulée de déception dans les bras de Francisco. Il m’a donné rendez-vous le soir avec toute l’équipe que nous côtoyons depuis Ourense. La tristesse se transforme en joie collective. © Fabienne Bodan