Le poids des maux, le choc des kilos

Le sac à dos de mon premier chemin, du Puy en Velay à Saint Jacques de Compostelle en 2012. © Fabienne Bodan

Le sac à dos de mon premier chemin, du Puy en Velay à Saint Jacques de Compostelle en 2012. © Fabienne Bodan

La question du poids du sac est fondamentale. En grande majorité, les pèlerins partent trop chargés. Nombre d’entre eux s’arrête à la Poste dès le deuxième ou le troisième jour, pour réexpédier quelques kilos excédentaires. Les agents des postes de Saugues (sur la via Podiensis) ou de Pampelune (sur le Camino Frances) en savent quelque chose. Parfois le mal est déjà fait. Le dos et les genoux ont souffert des premières ascensions, de Monistrol d’Allier ou de Roncevaux. Certains doivent même renoncer à leur projet pour cause de blessure prématurée.

L’idéal voudrait que l’on ne porte pas plus du dixième de son poids. Quelqu’un qui pèse 60 kilos devrait limiter le poids de son sac à dos à 6 kilos. Mieux vaut partir quand il fait chaud si l’on envisage de respecter cette règle. Un bon conseil : choisissez un sac de faible capacité. Si le sac est petit, vous devrez obligatoirement limiter le nombre d’effets emportés. Suivant ce conseil, j’avais opté pour un sac de 35 litres. C’est tout à fait suffisant, même si de temps à autre, et en particulier lors du quatrième tronçon pour lequel j’ai du ajouter des vêtements adaptés à des températures plus basses,quelques sacs plastiques et effets complémentaires pendouillaient à l’arrière de mon sac, tenant compagnie à ma coquille de pèlerine.

Une paire de chaussures de randonnée + une paire de sandales de randonnée. Ces dernières servent à désengoncer les pieds après l'étape, mais peuvent également suppléer les chaussures de randonnée en cas de pieds douloureux. Plus facile quand même que de marcher en tongues, que certains choisissent d'emporter pour l'après-étape. Mais à chacun son chemin © Fabienne Bodan

Une paire de chaussures de randonnée + une paire de sandales de randonnée. Ces dernières servent à désengoncer les pieds après l’étape, mais peuvent également suppléer les chaussures de randonnée en cas de pieds douloureux. Plus facile quand même que de marcher en tongues, que certains choisissent d’emporter pour l’après-étape. Mais à chacun son chemin © Fabienne Bodan

On ne le répètera donc jamais assez. Allez à l’essentiel. Allégez vote charge au maximum. C’est capital. N’oubliez pas : qui veut voyager loin ménage sa monture. Et la monture, en l’occurence, c’est vous ! Il est raisonnable d’envisager un poids ne dépassant pas 6 à 8 kilos, si l’on abandonne l’idée d’emporter du matériel photo, vidéo et informatique, à l’exception d’un appareil photo compact ou d’un téléphone portable autorisant des photos de qualité acceptable.

J’avais découpé les 1600 kilomètres ralliant le Puy-en-Velay à Fisterra en quatre tronçons, ne pouvait me libérer deux mois ou plus pour effectuer le parcours en une seule fois. Au retour, pour témoigner de mon expérience, j’ai pesé un à un tout ce que j’avais emporté. Voici le détail du contenu de mon sac à dos lors du quatrième et dernier tronçon, de Pampelune à Fisterra.

Vêtements : 3,3 kilos

+ Sacs et contenants, Gourdes et poche d’eau, bâtons de marche, chaussures (de marche et sandales de randonnée) : 3,5 kilos

+ Equipement pour le soleil : 0,4 kilo

+ Guide papier et documents divers : 0,4 kilo

+ Matériel photo / vidéo / informatique / son et accessoires (chargeurs, cartes de stockage, clés USB, lecteur de carte, supports pour caméra et appareil photo…) : 2,5 kilos (Bien évidemment, ce choix d’emporter un « tel » matériel est très personnel. Passionnée de photo depuis plus de 30 ans, je ne conçois pas de partir sur les chemins sans matériel photo/vidéo. Mais j’assume ce choix et je ne m’en plains jamais).

+ Tubes, flacons, pots,objets, consommables relatifs à la santé et à l’hygiène : 1,3 kilos

+ Divers (couteau, couverts, colle, carnet de note, crayons, EAR, cadenas, épingles à linge, lampe frontale, chevillère, parapluie, drap sac soie, serviette de toilette, papier toilette) : 1,2 kilos

⇒ Poids total transporté lors du quatrième et dernier tronçon, intégrant les vêtements et chaussures portés sur le corps, les effets transportés à l’intérieur et à l’extérieur du sac à dos, sans compter l’eau et la nourriture : 12,6 kilos

→ Dont poids porté sur le corps (vêtements, chaussures) + bâtons de marche (temps froid) : 2,8 kilos (le sac pèse alors 9,8 kilos)

→ Dont poids porté sur le corps (vêtements, chaussures) + bâtons de marche (temps chaud) : 1,6 kilos (le sac pèse alors 11 kilos) 

⇒ Poids total transporté lors des second et troisième tronçon = poids total du quatrième tronçon : 9,3 kilos (dont poids porté sur le corps = entre 1,6 kilos (tenue légère short et T-shirt) à 2,4 kilos (avec micro-polaire + blouson léger), soit un poids du sac à dos de 6,9 à 7,7 kilos.

Pour ces second et troisième tronçons, j’avais omis d’emporter les effets suivants, dont le poids total est de 3,3 kilos !!!

-Tablette tactile et accessoires : 1 kilo

-Caméra GO PRO et accessoires : 0,5 kilo

-1 grosse polaire Quechua : 0,4 kilo

-1 pantalon de survêtement léger : 0,1 kilo

-Argile verte : 0,5 kilo

-Produits naturels de soin et de prévention rajoutés après la tendinite du second tronçon, et eu égard à la durée beaucoup plus longue du quatrième tronçon (36 jours) : 0,5 kilo

-Guide du Camino Francès, Compostelle en poche : 0,2 kilo (j’avais emporté des photocopies des seules étapes envisagées pour les tronçons de 11 et 13 jours précédents, et je jetais les feuilles au fur-et-à-mesure)

-Guide de conversation espagnol : 0,1 kilo

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