17 kilos sur le dos pour un vieux rêve de 20 ans
Pat Mc Menamin a 48 ans. Cet avocat de la défense américain, a pensé qu’il était temps de réaliser un rêve vieux de 20 ans : parcourir l’Appalachian Trail. Cette randonnée exténuante de 2 100 miles (3360 km) emprunte la chaîne des Appalaches, de la Géorgie au Maine. Il s’est préparé pendant des semaines, sélectionnant matériel et équipement ad hoc : « certains partent avec 30 kilos sur le dos. J’étais content de limiter le poids à 17 kilos, sans la nourriture et l’eau. Mais progressivement, j’ai réduit le poids de mon sac à 11 kilos. C’est stratégique. On doit jongler entre le poids et les possibilités d’approvisionnement (en général tous les 5-6 jours). Certains s’expédient des colis par la poste, et les récupèrent le long du chemin. Mais j’ai opté pour un approvisionnement hebdomadaire ».
Après 6 mois de marche, une fin d’aventure synonyme de corvée
Le randonneur a terminé son périple atteint d’un parasite intestinal. Il n’a pas correctement utilisé son filtre à eau. Il a également fait face à des rafales de vent de 200 miles à l’heure (320 km/h). En outre, manger 7000 calories par jour n’a pas empêché une fonte de la masse musculaire. L’américain avait gagné en force jusqu’à mi-parcours. Ensuite, il a commencé à s’affaiblir. Les dernières centaines de kilomètres lui ont offert des vues à couper le souffle. Mais après 6 mois de marche, l’aventure s’est transformée en corvée. À partie de ce moment, Pat n’avait plus qu’un seul objectif : atteindre la ligne d’arrivée.
Le surnom des hikers
Sur le trail, chacun adopte un surnom spécifique au chemin. A tel point que Pat Mc Menamin ignore le nom véritable de certains hikers pourtant devenus de bons amis. Lui s’est fait appeler Uncle Puck. C’est ainsi que ses neveux l’avaient surnommé, ne parvenant pas à prononcer son prénom quand ils étaient enfants. Tous les 12 à 15 miles (20 à 24 km), les marcheurs trouvent un abri basique : trois murs, un toit et un plancher en bois permettant à cinq hikers de dormir dans leur sac de couchage. Un livre d’or permet à chacun d’y laisser trace de son passage.
De l’Appalachian Trail au Camino de Santiago ?
L’américain ignore la suite à donner à son existence. D’abord récupérer physiquement. Lui qui a les pieds plats, il ne comprend pas, après avoir marché plus de 3000 kilomètres, pourquoi cette particularité physique permet d’éviter le service militaire. S’il n’a pas eu la sensation de surestimer ses capacités, il avoue que « c’était beaucoup plus dur et long » qu’il ne l’avait imaginé. Après l’Appalachian Trail, il pense au Camino de Santiago, forcément plus facile, et aux allures de pèlerinage cette fois.
Les anges du trail
Le hiker se dit heureux de son aventure qu’il qualifie d’époustouflante. Elle lui a permis de « renouveler sa foi en l’humanité ». Il loue aussi la fraternité entre randonneurs, l’entraide dans la quête commune d’un abri pour passer la nuit et pour rester en vie. Il n’oubliera pas les « anges du trail » : ceux-là ont pensé à déposer dans les abris de la nourriture et des provisions pour les randonneurs. Et de conclure que ce fut une « expérience extraordinaire à de nombreux niveaux différents ».
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Le site web de Pat Mc Menamin : https://trekwithpat.com
Source : Long journey : man hikes 2100 miles on the Appalachian Trail (22.10.2017) http://www.semissourian.com/story/2454244.html
Article en anglais
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