Sept cathédrales sur les chemins de Compostelle en Espagne

Découvrez sept cathédrales bien connues des pèlerins des différents chemins de Compostelle : de Léon à Murcia, en passant par Burgos, Salamanque, Séville ou Madrid

28.11.2016
De catedral en catedral: siete templos españoles y sus secretos más curiosos
Si l’on additionne, en Espagne, les cathédrales, les con-cathédrales, et les cathédrales antiques, on obtient un total de 96 édifices. Dans l’article du Huffington Post, vous vous délecterez des magnifiques photos de ces édifices majestueux.

Cathédrale, Léon, Castille-Léon, Espagne

Cathédrale de Léon © Fabienne Bodan

.Cathédrale Santa Maria de Léon

Avant sa construction, on note l’existence de deux autres cathédrales, l’une romane. La cathédrale actuelle est construite au dessus de termes romains du VIIè siècle, découvertes à la fin du XIXe siècle. La légende raconte qu’une taupe mettait en pièces les progressions de la construction pendant les nuits, et que l’édifice n’avançait guère. Les habitants, impatients, eurent la peau de l’animal et l’accrochèrent à l’une des portes du temple (la porte San Juan). Il suffit d’y entrer pour apercevoir une peau à cet endroit.

Cathédrale, Nuestra Señora de la Almudena, Madrid

Cathédrale Nuestra Señora de la Almudena, Madrid © Fabienne Bodan

.Cathédrale Santa María la Real de la Almudena de Madrid

Sa construction débuté en 1883, et dura plus d’un siècle, les derniers travaux se terminant en 1999. D’extérieur néo-classique, son intérieur conserve un style néo-gothique. La cathédrale de Madrid, considérée comme l’une des moins belles d’Espagne, est orientée Nord-Sud, à la différence des autres cathédrales orientées Est-Ouest. Elle peut cependant se targuer d’avoir été l’unique cathédrale consacrée par un pape, Jean-Paul II, en 1993.

Cathédrale, Saint-Jacques de Compostelle, Galice

La cathédrale de Santiago…en mai 2013, avant les travaux…© Fabienne Bodan

.Cathédrale de Saint-Jacques de Compostelle 

Sa construction débuta sous le règne de Alfonso VI au XIe siècle, dans le but d’accueillir les reliques de l’apôtre Jacques Le Majeur. Dans ce temple sculpté dans l’une de ses façades attire l’attention. On raconte que l’un des tailleurs de pierres participant à la construction de la cathédrale a sculpté un… « derrière » sur l’une des façades pour se plaindre des conditions mauvaises de travail et du bas salaire !

Cathédrale, Séville, Andalousie et la Giralda

La cathédrale de Séville et sa célèbre Giralda © Fabienne Bodan

.Cathédrale Santa María de la Sede de Séville

Temple gothique le plus grand au monde et troisième plus grande cathédrale au monde après la basilique Saint-Pierre de Rome et Nuestra Señora Aparecida au Brésil. Juste à l’entrée de la porte San Cristóbal se situent le monument funéraire contenant les restes de Christophe Colomb. A l’origine, la cathédrale de la Havane, où reposait le navigateur, devait abriter ce monument. Mais après l’indépendance de Cuba, il fut décidé de ramener la dépouille du découvreur des Amériques à Séville. La légende conte que les fantômes de Christophe Colomb et du Cardinal Cisneros errent la nuit dans leur immense tombeau.

Cathédrale, Salamanque (Via de la Plata)

Cathédrale Salamanque (Via de la Plata) © Fabienne Bodan

.Nouvelle cathédrale Santa Maria de Salamanque (par opposition à l’ancienne cathédrale, Asunción de la Virgen) 

Deuxième cathédrale la plus grande et deuxième clocher le plus haut (110 mètres) d’Espagne. Sa construction débuta au XVIè siècle près de l’ancienne cathédrale : son mur sud s’appuie sur le mur nord de l’ancien temple. Sur sa façade fut sculpté un astronaute…en 1993.

Vidéo You Tube de Canal de MissMaritere : Papamoscas Catedral Burgos

.Cathédrale Santa María de Burgos ou Santa Iglesia Catedral Basílica Metropolitana de Santa María de Burgos

Cathédrale la plus connue d’Espagne et sans doute l’un des temples gothiques les plus importants du monde. Sa construction démarra en 1221 et depuis 1921 y reposent le Cid et son épouse Doña Jimena. Un autre personnage célèbre est le Papamoscas, automate construit au XVe siècle à 15 mètres de hauteur. Aujourd’hui muet, il ouvre la bouche toutes les heures tout en agitant une cloche de sa main droite. A côté, El Martinillo, figurine plus petite, attend sur son balcon entre deux cloches et signale tous les quarts d’heure.

Vidéo You Tube ajoutée le 27.03.2015 par Me Encanta Murcia

.Cathédrale Santa María de Murcia

Temple d’origine gothique, elle se distingue par le deuxième clocher le plus haut d’Espagne (93 mètres). Y sont conservées les entrailles et le cœur de Alfonso X el Sabio. La cathédrale possède 23 chapelles faisant honneur aux différents saints et évêques qui contribuèrent à sa construction.
http://www.huffingtonpost.es/2016/11/28/curiosidades-catedrales-espana_n_13040540.html
Article en espagnol

Les auberges ouvertes en hiver sur le Camino francés

Affiche du site délivrant une liste réactualisée des auberges ouvertes en saison hivernale sur le Camino francés.

Affiche du site délivrant une liste réactualisée des auberges ouvertes en saison hivernale sur le Camino francés.

Vous avez décidé de cheminer en hiver sur le Camino francès ? Vous trouverez ICI une liste régulièrement réactualisée des auberges ouvertes en hiver sur le Camino francés, entre Saint-Jean-Pied-de-Port et Saint-Jacques de Compostelle.

Entrée de l'albergue municipal de Sahagun © Fabienne Bodan

Entrée de l’albergue municipal de Sahagun © Fabienne Bodan

Une liste des auberges ouvertes en hiver sur le Camino francés au bureau des pèlerins de Saint-Jean-Pied-de-Port

Je reprends ici un post Facebook du 2.11.2016 de Jean-Louis Aspirot, responsable du bureau des pèlerins de Saint-Jean-Pied-de-Port, qui mentionne l’existence d’une liste réactualisée des auberges ouvertes en hiver sur le Camino francés :« C’est un document que nous donnons à tous les pèlerins qui partent maintenant de Saint-Jean-Pied-de-Port. Informations très fiables mises en place par une propriétaire d’albergue de Fromista qui elle, n’est «ouverte» qu’en hiver »!!»

Monique Naud, hospitalière à Najera du 15 au 30 octobre, nous précise, à la même date : « Pouvez-vous dire à tous les pèlerins qu’un duvet est absolument indispensable pour faire le camino francès à cette saison ? Il y a encore des gens qui croient que les albergues sont des hôtels. Très peu, voire pas de couvertures pour les pèlerins et souvent pas de chauffage… Et pour l’accueil du 39 rue de la Citadelle, je voudrais préciser que l’auberge municipale de Najera est ouverte toute l’année (j’en arrive. Cependant, elle n’a pas le téléphone. 90 lits en été, 40 en hiver. 1 à 5 hospitaliers selon les saisons. Un seul dortoir mais meublé de lits confortables, cuisine bien équipée, donativo »

Capture d'écran du site http://www.aprinca.com/alberguesinvierno/

Capture d’écran du site http://www.aprinca.com/alberguesinvierno/

Comment lire la liste des auberges ouvertes en hiver sur le Camino francés ?

Le site sus-cité indique le nom de la ville ou du village et le nom du gîte (mention « municipal » ou « Xunta » lorsqu’il s’agit de gîtes publics). Vous y trouverez également le numéro de téléphone. Les dates de fermeture (à l’intérieur de la période hivernale, concerne surtout les fêtes de fin d’année) le cas échéant. Enfin, vous saurez s’il est nécessaire ou simplement recommandé  de réserver à l’avance. Le nombre minimal de personnes nécessaires à l’ouverture du gîte est également mentionné. Plus rarement, l’e-mail de l’auberge est-il indiqué.

Les pèlerins sont invités à signaler toute erreur ou complément d’information qu’ils remarqueraient lors de leur passage en période hivernale à l’adresse suivante : acogidainvierno@gmail.com

Liste des auberges ouvertes en hiver sur le Camino francés est consultable sur le site : http://www.aprinca.com/alberguesinvierno/

Copyright Fabienne Bodan & https://pelerinsdecompostelle.com

Camino del Invierno / Chemin de l’hiver : mes étapes

Point de départ de mon camino del invierno : le château templier de Ponferrada © Fabienne Bodan

Point de départ de mon camino del invierno : le château templier de Ponferrada © Fabienne Bodan

Cheminant sur le chemin de Madrid en avril 2016, je fis la rencontre de deux soeurs espagnoles, Paqui et Resu, habituées des caminos de la péninsule ibérique. Sans savoir que je projetais de me rendre à Ponferrada pour les fêtes estivales de la Noche Templaria, Paqui m’entretint du Camino del Invierno. Je le connaissais de nom, mais n’avais pas la moindre idée de son itinéraire ni de la distance à parcourir. Quelle ne fut ma surprise lorsque que j’appris qu’il commençait à Ponferrada, et qu’il s’agissait là d’un chemin court, très ancienne alternative au Camino francés lorsque le Cebreiro enneigé empêche les plus téméraires de poursuivre leur route. Progressant sur le chemin de Madrid, mon esprit ne pouvait se détacher de ce Camino del Invierno. Je ne crois plus au hasard depuis longtemps, et l’on venait de me parler d’un chemin qui démarrait juste à l’endroit où je devais passer un week-end au début du mois de juillet…

La première borne du Camino del Invierno, à Ponferrada, lorsque l'on tourne à gauche pour emprunter le pont médiéval qui enjambe le rio Boeza © Fabienne Bodan

La première borne du Camino del Invierno, à Ponferrada, lorsque l’on tourne à gauche pour emprunter le pont médiéval qui enjambe le rio Boeza © Fabienne Bodan

J’étais cependant un peu coincée par le temps. Je ne pouvais ni quitter la France plus tôt, ni y rentrer plus tard. Invitée aux festivités de Ponferrada par un chevalier rencontré à mon arrivée à Saint-Jacques de Compostelle le 31 octobre 2015, j’avais prévu d’y passer 3 jours. Je n’étais pas certaine d’avoir suffisamment de temps pour marcher sur le Camino del Invierno dans son intégralité, d’autant que je commence généralement mes pérégrinations très en douceur, de manière à ne pas griller mes cartouches dès les premiers jours et à laisser à mon corps le temps de s’adapter à l’effort.

Le chemin de l'hiver se caractérise par ses nombreux châtaigniers © Fabienne Bodan

Le chemin de l’hiver se caractérise par ses nombreux châtaigniers © Fabienne Bodan

Il me manqua finalement une journée de marche, parce que je restai une journée supplémentaire à Ponferrada, à cause d’une panne de réveil qui me fit louper le train de 6h45 qui devait me reconduire à mon point de départ. J’ai donc dû me résoudre à sauter une étape, celle de A Rua à Quiroga, par peur de ne pas avoir le temps d’arriver à Saint-Jacques. Bien m’en a pris.

Le nord-ouest de l'Espagne était une des zones d'extraction aurifère les plus riches, qui alimentait les arcs romains impériaux. La zone archéologique de Las Medulas fut l'une des meilleures exploitations de minerais. © Fabienne Bodan

Le nord-ouest de l’Espagne était une des zones d’extraction aurifère les plus riches, qui alimentait les arcs romains impériaux. La zone archéologique de Las Medulas fut l’une des meilleures exploitations de minerais. © Fabienne Bodan

Le Camino del Invierno vient d’être intégré en août 2016  dans la liste officielle des voies galiciennes vers Saint-Jacques de Compostelle. Les associations se sont démenées depuis 20 ans pour obtenir cette reconnaissance.

En quittant Las Médulas au petit matin © Fabienne Bodan

En quittant Las Médulas au petit matin © Fabienne Bodan

Etape N°DateVille départVille arrivéeNombre de kilomètres
126/06/16PonferradaSantalla del Bierzo12 kms
227/06/16Santalla del BierzoLas Médulas16,1 kms
328/06/16Las MédulasO Barco de Valdeorras30,7 kms
429/06/16O Barco de ValdeorrasA Rua16,7 kms
XNon parcourueA RuaQuirogaX
504/07/16QuirogaA Pobra de Brollon23,4 kms
605/07/16A Pobra de BrollonMonforte de Lemos15,1 kms
706/07/16Monforte de LemosChantada31,2 kms
807/07/16ChantadaRodeiro27,7 kms
908/07/16RodeiroLaxe28,6 kms
1009/07/16LaxePonte Ulla28,7 kms
1110/07/16Ponte UllaSantiago de Compostela20,8 kms
Le camino del Invierno se mérite, alternant nombreuses montées et descentes. Mais le pèlerin est récompensé, car le chemin surplombe la magnifique vallée du Rio Sil © Fabienne Bodan

Le camino del Invierno se mérite, alternant nombreuses montées et descentes. Mais le pèlerin est récompensé, car le chemin surplombe la magnifique vallée du Rio Sil © Fabienne Bodan

Balisage du camino del Invierno © Fabienne Bodan

Balisage du camino del Invierno © Fabienne Bodan

Le pèlerinage forcé comme châtiment

Le pèlerinage forcé vers Saint-Jacques-de-Compostelle fut l’un des châtiments prononcés par les tribunaux religieux comme civils du Moyen-Âge à la Révolution Française. Le droit canonique médiéval, dans « les réglementations pénitentielles », commença à utiliser les pèlerinages comme méthode de châtiment de certains délits commis par les ecclésiastiques ou les laïcs.

Images gratuites sur Pixabay. Licence Creative Commons CC0.
Images gratuites sur Pixabay. Licence Creative Commons CC0.

LE PÈLERINAGE FORCÉ, CHÂTIMENT POUR ÉCCLÉSIASTIQUES…

La distance et la durée du pèlerinage étaient fonction de la nature du délit. Un évêque auteur d’un homicide pouvait être condamné à un pèlerinage à vie. Un ecclésiastique pouvait être condamné à un pèlerinage pour une durée déterminée s’il avait tué, intentionnellement ou animé par la haine. Le même sort était réservé aux prêtres qui violaient le secret de la confession ou dérobaient des objets sacrés.

ET pour les laïcs

On imposait le pèlerinage aux laïcs qui avaient volé de l’argent à l’église, commis des délits à l’encontre de leurs proches, s’ils avaient « forniqué » (l’article ne dit pas avec qui, NDLR), et ceux coupables d’adultère. Il y avait en outre des circonstances aggravantes à ces délits. Dans ce cas, on obligeait les « pèlerins malgré eux » à porter des chaînes, jusqu’à ce que l’usure ou… un miracle les en libèrent. Ou encore, pour les hommes, à cheminer nus. Les femmes, quant à elles, devaient porter un vêtement blanc ou un costume de pénitente.

LES JUGES CORROMPUS SE VOYAIENT INGLIGER LE PÈLERINAGE FORCÉ


Avant le XIIIe siècle, les pouvoirs séculiers des Pays-Bas, de France et d’Allemagne, empruntèrent au droit canonique la peine de pèlerinage forcé ou obligé. Son application fut très variable, selon les conduites à sanctionner. Celles-ci allaient de l’homicide aux lésions et blessures d’une certaine gravité infligées dans des lieux saints, en passant par l’enlèvement d’une femme, certains délits contre une propriété, le non-paiement d’un salaire, des loyers dus à la ville, des injures, l’adultère, brandir une arme tranchante contre autrui jusqu’à des infractions à des ordonnances municipales. Les juges corrompus se voyaient aussi imposer le pèlerinage forcé. En particulier à ceux qui en profitaient pour se porter acquéreur des biens ou crédits objets du litige.

UNE PEINE COLLECTIVE POUR LES FAMILLES


Les pouvoirs publics appliquèrent également la peine de pèlerinage collectif à des familles, communautés agitées (menaçant l’ordre public, NDLR), ou aux peuples rebelles après la signature d’un traité de paix avec le Roi. Une manière ingénieuse de les éloigner pendant un certain temps du territoire.

Compostelle mais AUSSI Rome, Jérusalem, Canterbury…


Saint-Jacques-de-Compostelle n’était pas la seule destination de ces pèlerinages forcés. Le catalogue contenait également Rome, Jérusalem, Canterbury (Angleterre), Cologne (Allemagne), Chypre, Notre Dame de Vauvert, Rocamadour, Boulogne-sur-Mer… Ainsi, le pape Clément V obligea Guillaume de Nogaret, professeur de droit à Montpellier, conseiller du Royaume de France, juge à Beaucaire, à pérégriner vers Notre-Dame de Vauvert, Notre-Dame de Rocamadour, Notre-Dame de Puy-en-Velay, Notre-Dame de Boulogne-sur-Mer, Notre-Dame de Chartres, Saint-Gilles en Provence, Saint-Pierre de Montmajour et Saint-Jacques de Compostelle. Ce fut la condition pour lever l’excommunication que lui valut un article écrit dans le cadre du conflit qui l’opposait au Roi de France et de Navarre, Philippe IV dit le Bel.
Cependant, contrairement à ce que l’on pourrait penser, les pèlerinages forcés n’appartiennent pas seulement au passé. La Belgique applique toujours ce type de peine. Dans le cadre d’un projet dénommé Oykoten, des jeunes condamnés pour délits mineurs peuvent ainsi éviter d’aller la prison, ou accéder à la rédemption définitive de leurs peines en cheminant jusqu’à Saint-Jacques de Compostelle. Rien de tel pour favoriser la réflexion qu’une bonne marche de 1777 kilomètres ! Une expérience qui transforme tout un chacun…

SOURCE DE CET ARTICLE

La peregrinación forzosa a Santiago de Compostela fue un castigo penal en el pasado Confilegal (12.3.2016) Article en espagnol

Images gratuites sur Pixabay. Licence Creative Commons CC0.
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Qui est l’auteure de cet article ?

Fabienne Bodan et son Guide des chemins de pèlerinage du monde (Éditions Ouest-France)

Fabienne BODAN a arpenté les chemins de Compostelle (4 000 kms en France, Espagne et Portugal) depuis 2012. Mais aussi des sentiers de l’Himalaya et d’Amérique du Sud. Grande voyageuse depuis 40 ans, elle porte un intérêt tout particulier aux lieux sacrés des diverses traditions spirituelles. Elle a créé en 2015 le site Pèlerins de Compostelle, dédié aux chemins vers Saint-Jacques-de-Compostelle et plus, largement, aux chemins de pèlerinage. Son second site, Chemins vers le Sacré, accompagne ses livres et s’ouvre également aux chemins de pèlerinage dans le monde entier. Elle anime la page Facebook Pèlerins de Compostelle.

Elle a été choisie par France 3 comme fil rouge du documentaire Sur les chemins de Compostelle, de l’émission Des Racines et des Ailes (diffusion 2019 & 2020).

AVERTISSEMENT

Cet article est un et indivisible. Vous êtes invités à le partager dans son intégralité à condition d’en citer la source (site https://pelerinsdecompostelle.com). En aucun cas, vous n’êtes autorisés à en extirper des extraits et à les publier sans en citer la source.

Copyright Fabienne Bodan (Revue de Presse 2016) & https://pelerinsdecompostelle.com

1/04/2016 : une seule crédentiale valide pour l’obtention de la Compostela ?

3 chemins parcourus, et 4 crédentiales différentes...© Fabienne Bodan

3 chemins parcourus, et 4 crédentiales différentes…© Fabienne Bodan

Le chapitre de la cathédrale de Saint Jacques de Compostelle a publié le 17 décembre 2015 une note sur son site internet destinée aux associations et organismes délivrant les crédentiales nécessaires à l’obtention d’un lit dans les auberges pour pèlerins et de la Compostela à l’arrivée à destination. « Aujourd’hui, nous acceptons plus de 25 modèles de crédentiales, dont les tarifs varient de la gratuité à une vingtaine d’euros. Certains les vendent également sur Internet. Un accueil pastoral, une attention toute particulière, et la gratuité doivent être les objectifs majeurs de notre présence sur le chemin et les objectifs du pèlerinage ». Forte de ce préambule, le communiqué officiel poursuit en stipulant que « la crédentiale de la cathédrale de Santiago doit être considérée comme l’unique valide. En outre, son prix ne pourra pas excéder deux euros ». Il semblerait que les autorités écclésiastiques compostellanes aient décidé de porter un coup d’arrêt aux dérives commerciales autour de ce précieux sésame : « la gestion de la crédentiale ne peut reposer sur des critères commerciaux ou de profit ».

La première était un carnet intéressant par son format aux larges cases. © Fabienne Bodan

La première était un carnet intéressant par son format…© Fabienne Bodan

...aux larges cases... © Fabienne Bodan

…aux larges cases… © Fabienne Bodan

J’ai moi-même constaté en septembre 2015 que certains offices du tourisme dans le Sud-Ouest de la France n’hésitaient pas à vendre le carnet du pèlerin jusqu’à 8 ou 9 euros, alors qu’un document strictement identique est délivré au bureau des pèlerins de Saint-Jean-Pied-de-Port pour la modique somme de 2 euros. En outre, lorsque la crédentiale est délivrée hors du circuit des associations de pèlerins et de l’église, l’identité et les motivations réelles du requérant ne sont pas systématiquement contrôlées. Au risque de se faire fusiller du regard et de recevoir quelques remarques désobligeantes, les accueillants du bureau de Saint-Jean-Pied-de-Port ont pour consigne de ne délivrer le carnet du pèlerin qu’en mains propres à ceux qui présenteront une pièce d’identité et qui partent à pied, à vélo ou à cheval. Car le laisser-aller dans la remise des crédentiales témoigne des dérives commerciales du « pèlerinage » vers Compostelle, et se traduit par l’affluence des « turigrinos » heureux de venir randonner et faire la fête à des tarifs défiants toute concurrence. Sans parler des groupes conduits par l’accompagnateur d’une agence de voyages, qui veulent le beurre et l’argent du beurre, la facilité mais aussi l’atmosphère et n’hésitent pas à venir dormir dans les auberges réservées initialement aux pèlerins à pied, à vélo ou à cheval, munis du précieux sésame. Je me suis déjà exprimée sur ce sujet. A chacun sa manière de cheminer, et je n’ai pas à prendre position sur un quelconque choix. Mais que l’on réserve les auberges aux pèlerins à pied, à vélo ou à cheval. Les clients des agences de voyage n’y ont pas leur place, ou du moins devraient attendre que tous les autres soient certains d’obtenir un lit avant d’être pourvus. En outre, des documents spécifiques ont été conçus pour cette catégorie de pèlerins, qui effectuent généralement chaque jour une partie du trajet à pied, et l’autre en bus, et la crédentiale ne leur est pas destinée.

Celui-ci vient d'Espagne...© Fabienne Bodan

Celui-ci vient d’Espagne…© Fabienne Bodan

L’archevêché de Saint-Jacques précise que « si une association ou un organisme souhaite personnaliser la crédentiale officielle, il sera possible de laisser un espace vierge, qui, moyennant l’accord de l’office d’accueil des pèlerins, pourra être personnalisé sans contredire toutefois l’esprit chrétien du pèlerinage. L’office des pèlerins de la cathédrale se chargera de l’impression des documents ».

Pour ne pas causer de préjudices aux organismes délivrant des crédentiales différentes, les autorités de la cathédrale leur ont accordé un moratoire. La nouvelle règle n’entrera en vigueur que le 1er avril 2016. « A partir de cette date, seules les crédentiales officielles de la cathédrale seront admises pour la délivrance de la Compostela ».

Celui-ci du bureau des pèlerins de Saint-Jean-Pied-de-Port...© Fabienne Bodan

Celui-ci du bureau des pèlerins de Saint-Jean-Pied-de-Port…© Fabienne Bodan

Qu’en sera-t-il pour les associations étrangères habituées à délivrer leurs propres crédentiales ? « Elles seront régies par un accord spécial ». Le communiqué et les articles publiés ne précisent par les termes de cet accord. Même si les autorités compostellanes considèrent accorder un moratoire aux associations émettrices de carnets du pèlerin, on peut cependant s’interroger sur le faible délai qui leur est concédé pour écouler leurs stocks. L’hiver est une saison creuse, et il ne faut guère compter sur cette saison pour se débarrasser de documents qui seront obsolètes dès le début de la haute saison, dans moins de quatre mois. En outre, certaines d’entre elles ont certainement pris les devants et procédé à la fabrication des crédentiales qu’elles escomptaient écouler en 2016…

Faisant suite à la proposition de la Fraternité Internationale du Camino de Santiago (FICS) d’augmenter la distance à parcourir pour se voir délivrer la Compostela, le chapitre de la cathédrale n’a aucune intention de souscrire à cette demande. Bégoña Valdomar, présidente de l’association galicienne des Amis du Camino de Santiago affirme, à cet égard, que le « problème ne réside pas tant dans le nombre de kilomètres minimal à parcourir que dans le fait que ce chemin est désormais présenté comme un « produit touristique . Si nous ne cessons de le vendre sous cette étiquette, la massification de la fréquentation du camino s’amplifiera ».

Les cases y sont plus étroites que dans le premier carnet...© Fabienne Bodan

Les cases y sont plus étroites que dans le premier carnet…© Fabienne Bodan

La crédentiale de l'association bretonne des amis de Saint-Jacques dont je suis membre...© Fabienne Bodan

La crédentiale de l’association bretonne des amis de Saint-Jacques dont je suis membre…© Fabienne Bodan

Sources :

http://www.lavozdegalicia.es/noticia/santiago/2015/12/17/oficina-peregrino-solo-admitira-credenciales-oficiales-expedir-compostela/00031450351725718302765.htm

http://catedraldesantiago.es/es/nota-credencial-peregrino-dic15

http://www.alberguescaminosantiago.com/2015/12/hacia-una-unica-credencial-para-los-peregrinos-del-camino/

http://www.elcorreogallego.es/santiago/ecg/catedral-unificara-modelos-credenciales/idEdicion-2015-12-18/idNoticia-970185/

2016, année sainte extraordinaire à Compostelle comme à Rome

La porte sainte de la cathédrale de Saint Jacques de Compostelle © Fabienne Bodan

La porte sainte de la cathédrale de Saint Jacques de Compostelle © Fabienne Bodan

Le 13 décembre 2015, troisième dimanche de l’Avent, à 17 heures, sera ouverte la Porte de la Miséricorde de la cathédrale de Saint Jacques de Compostelle. Le diocèse de la capitale galicienne célèbrera lors de cette cérémonie l’entrée dans l’année sainte extraordinaire de la miséricorde annoncée le 13 mars 2015 par le pape François, jour anniversaire de son élection du 13 mars 2013 et confirmée par sa bulle d’indiction du 11 avril 2015. Cependant, la cérémonie d’ouverture demeurera sobre et n’aura rien à voir avec celle qui prévaut lors des années jacquaires. La Conférence épiscopale espagnole a élaboré un rituel simple qui sera appliqué dans toutes les cathédrales de la péninsule ibérique.

En effet, cette Année Sainte de la Miséricorde, convoquée par le souverain pontife du 8 décembre 2015 au 20 novembre 2016, diffère totalement des années jacquaires ou jubilaires compostellanes. Ces dernières ont lieu, rappelons-le, lorsque le 25 juillet tombe un dimanche, « en mémoire, selon le site de la Fondation David Parou, de ce que la découverte du tombeau de saint Jacques fut faite un dimanche…ce qui reste une hypothèse ». Soit à un rythme immuable de 4 fois tous les 28 ans, selon des cycles répétitifs de 6-5-6-11 ans. La dernière année jacquaire remonte à 2010, les précédentes à 2004 et 1999. La prochaine aura lieu en 2021, soit 11 ans après celle de 2010. Dans son article intitulé « qu’est-ce qu’une année jacquaire », la Voz de Galicia rappelle que «lorsque cela arrive (14 fois par siècle), l’Église catholique a le pouvoir d’accorder l’indulgence plénière aux fidèles qui se rendent en pèlerinage au tombeau de l’Apôtre en la cathédrale de Saint-Jacques, prient aux intentions du Souverain Pontife, reçoivent les sacrements de la confession et de la communion et assistent à la sainte messe ».

Maître Jacques attend les pèlerins, entourée de ses deux disciples Athanase et Théodomir. © Fabienne Bodan

Maître Jacques attend les pèlerins, entourée de ses deux disciples Athanase et Théodomir. © Fabienne Bodan

Ces jubilés attirent les pèlerins en masse : 272 135 en 2010, en augmentation de 86,55% par rapport à l’année précédente ; 179 944 en 2004. La fréquentation chute drastiquement l’année suivante : 183 366 en 2011, en recul de 32,61% ; 93 924 en 2005, soit 47,80% de moins que l’année précédente. Il convient de noter que la proportion d’espagnols est plus élevée lors des années jubilaires : 69,12% en 2010 et 76,23% en 2004, alors que le pourcentage d’ibériques oscille sur 10 ans entre 48,52 % et 56,35% du nombre total de pèlerins enregistrés au bureau de Saint-Jacques de Compostelle. Fin novembre 2015, on dénombre 260 396 cheminants ayant rallié la capitale galicienne depuis le 1er janvier. Qu’en sera-t-il en 2016 lors de cette année sainte imprévue ? Les capacités d’accueil sur les différents chemins résisteront-elles à une affluence supplémentaire ? Ou bien les candidats au pèlerinage décideront-ils de fuir ces caminos par trop encombrés ?

Apôtres, Saints et maîtres encadrent la porte de la place de la Quintana. © Fabienne Bodan

Apôtres, patriarches et prophètes encadrent la porte de la place de la Quintana. © Fabienne Bodan

Habituellement, l’année jacquaire est inaugurée le 31 décembre précédent, par la cérémonie d’ouverture de la Porte Sainte, située sur la place de la Quintana, du côté opposé à celle de l’Obradoiro. « L’archevêque de Compostelle frappe à l’aide d’un marteau en argent trois fois la cloison qui mûre cette porte donnant sur la praza da Quintana. La cloison symbolise la dureté du Chemin. De cette manière, les fidèles demandent à l’apôtre saint Jacques la permission d’entrer. Ensuite, la porte tombe. » Par la porte en fer forgé visible de l’extérieur, on pénètre dans une petite cour, avant de parvenir à la porte sainte par laquelle on accède à l’abside. Cette porte demeure ouverte pendant 12 mois, pour être ensuite refermée jusqu’à la prochaine année jubilaire. L’apôtre Saint Jacques trône au dessus de la Porte Sainte, entourée de ses deux disciples Athanase et Théodomir. 24 statues du XIIe siècle, d’apôtres, de patriarches et de prophètes, encadrent cette porte dite du pardon. Elle furent récupérées du choeur en pierre de maître Matteo. La porte sainte figure parmi les 7 plus petites de l’édifice. Elle est consacrée à Saint Pelage (Pelayo en espagnol), martyre torturé à mort en 925 par les musulmans à Cordoue en Andalousie, à l’âge de 13 ans. Le monastère des bénédictins de Saint-Pélage d’Anteatares, en face de cette porte, lui est dédié.

Ils sont 24 au total © Fabienne Bodan

Ils sont 24 au total © Fabienne Bodan

Alors c’est du côté de Rome qu’il faut chercher une explication. Le premier jubilé ordinaire fut convoqué en 1300 par le pape Boniface VIII. Le successeur de Saint-Pierre prévoyait un jubilé par siècle. Dante, Giotto, Charles de Valois, frère du Roi de France, figurèrent parmi les pèlerins de cette première année sainte. Initialement prévu 100 ans plus tard, le jubilé suivant eu lieu en 1350. On rajouta la visite de la basilique du Latran à celles de Saint Pierre et de Saint Paul Hors-les-Murs. Plus tard, le pape Urbain VI décida de fixer l’échéance à 33 ans, temps de vie terrestre du Christ. En 1470, Paul II établit la périodicité du jubilé « ordinaire » tous les 25 ans. 26 se sont succédés depuis le premier en 1300.

Réunis deux par deux...© Fabienne Bodan

Réunis deux par deux…© Fabienne Bodan

En revanche, un jubilé extraordinaire est convoqué à l’occasion d’un événement remarquable : en 1933, pour le XIXe centenaire de la rédemption, en 1983 pour les 1950 ans de la rédemption. Le pape François, dans sa bulle du 11 avril 2015, explique la convocation de cette année sainte extraordinaire : « Nous avons toujours besoin de contempler le mystère de la miséricorde. Elle est source de joie, de sérénité et de paix. Elle est la condition de notre salut. Miséricorde est le mot qui révèle le mystère de la Sainte Trinité. La miséricorde, c’est l’acte ultime et suprême par lequel Dieu vient à notre rencontre. La miséricorde, c’est la loi fondamentale qui habite le cœur de chacun lorsqu’il jette un regard sincère sur le frère qu’il rencontre sur le chemin de la vie. La miséricorde, c’est le chemin qui unit Dieu et l’homme, pour qu’il ouvre son cœur à l’espérance d’être aimé pour toujours malgré les limites de notre péché. Il y a des moments où nous sommes appelés de façon encore plus pressante, à fixer notre regard sur la miséricorde, afin de devenir nous aussi signe efficace de l’agir du Père. C’est la raison pour laquelle j’ai voulu ce Jubilé Extraordinaire de la Miséricorde, comme un temps favorable pour l’Eglise, afin que le témoignage rendu par les croyants soit plus fort et plus efficace.»

Cette année sainte verra-t'elle grandir l'affluence des pèlerins vers la capitale galicienne ? © Fabienne Bodan

Cette année sainte verra-t’elle grandir l’affluence des pèlerins vers la capitale galicienne ? © Fabienne Bodan

Le souverain pontife ouvrira la porte sainte de la basilique Saint-Pierre le 8 décembre 2015, jour de la fête de l’Immaculée Conception et du cinquantième anniversaire de la fermeture du Concile Vatican II, le 8 décembre 1965. Rappelons que ce Concile fut ouvert à Rome par le pape Jean XXIII le 11 octobre 1962. Le rite d’ouverture de la Porte Sainte exprime le symbole que, durant le jubilé, un «parcours extraordinaire» vers le salut est offert aux fidèles. Le dimanche 13 décembre, la porte sainte sera ouverte dans la cathédrale de Rome de Saint Jean de Latran, puis celle des deux autres basiliques papales de Saint Paul Hors-les-Murs et Sainte-Marie-Majeure. De même « toutes les cathédrales ou églises d’importance particulière et sanctuaires devront ouvrir une « Porte de la Miséricorde » durant l’Année sainte ». Cette année jubilaire sera clôturée le jour de la fête du Christ-Roi, le 20 novembre 2016.

Seul maître Jacques est dans le secret des Dieux :-) © Fabienne Bodan

Seul maître Jacques est dans le secret des Dieux 🙂 © Fabienne Bodan

2016 sera décidément marquée par des événements exceptionnels. Saint Gilles du Gard, sur la voie d’Arles, fêtera les 900 ans de son abbatiale inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco. Les festivités débuteront le 3 avril et se poursuivront l’été durant, avec en point d’orgue le 27 août, l’accueil des pèlerins de France et d’Europe. La cathédrale Notre Dame du Puy-en-Velay fêtera son jubilé du 25 mars au 15 août 2016. Il en va ainsi lorsque le 25 mars, jour de l’annonciation (conception du Christ selon l’esprit saint), coïncide avec le vendredi saint (mort du Christ sur la croix). En 2005, le précédent jubilé avait attiré 250000 pèlerins, venus implorer « le grand pardon ». Pour le suivant, il faudra attendre…2157. Enfin, les reliques du sang du pape Jean-Paul II seront installées de façon permanente dans la chapelle des reliques de la cathédrale le dimanche 13 décembre 2015. Au point de départ (Le Puy-en-Velay) comme à l’arrivée (Saint Jacques de Compostelle), les pèlerins répondront-ils présents à l’appel, en quête du grand pardon et de miséricorde ? Ou diffèreront-ils leurs projets, par crainte d’un surencombrement sur les chemins et dans les structures d’accueil ?

Sources :

http://www.catedraldesantiago.es/sites/default/files/pdf/Carta_Pastoral_Misericordia_JulianBarrio.pdf

http://www.catedraldesantiago.es/sites/default/files/pdf/El%20camino%20de%20la%20misericordia.pdf

http://www.abc.es/espana/galicia/abci-puerta-santa-catedral-santiago-abrira-13-diciembre-201511101239_noticia.html

http://caminodesantiago.lavozdegalicia.com/fr/quest-ce-quune-annee-jacquaire/

http://www.lavozdegalicia.es/noticia/santiago/santiago/2015/10/23/cabildo-inclino-balanza-favor-abrir-puerta-santa/0003_201510S23C19911.htm

http://www.saint-jacques.info/anneesaintes.html

https://fr.wikipedia.org/wiki/Cathédrale_de_Saint-Jacques-de-Compostelle

http://m.vatican.va/content/francescomobile/fr/apost_letters/documents/papa-francesco_bolla_20150411_misericordiae-vultus.html

http://www.eglise.catholique.fr/actualites/391510-le-pape-francois-annonce-un-jubile-de-la-misericorde/

http://www.la-croix.com/Religion/Actualite/Une-Annee-de-misericorde-pour-changer-de-vie-2015-04-12-1301559

http://www.jubiledupuyenvelay2016.cef.fr/jubile-du-puy-en-velay-2016/les-jubiles-dr18.html

http://www.cathedraledupuy.org/vie-de-la-cathedrale/actualites/translation-des-reliques-de-saint-jean-paul-ii

Via de la Plata : le retour

C'est promis, Saint-Jacques, je reviendrai ! © Fabienne Bodan

C’est promis, Saint-Jacques, je reviendrai ! © Fabienne Bodan

J'ai l'air un peu sérieux sur cette photo. Une de mes amies a perdu son frère de 50 ans pendant que mon chemin, j'ai appris aussi le décès d'une autre amie. Alors c'est ma façon de penser à eux © Fabienne Bodan

J’ai l’air un peu sérieux sur cette photo. Une de mes amies a perdu son frère de 50 ans pendant mon chemin, j’ai appris aussi le décès d’une autre amie. Alors c’est ma façon de penser à eux © Fabienne Bodan

Pour la paix dans le monde et la fin des folies destructrices © Fabienne Bodan

Pour la paix dans le monde et la fin des folies destructrices © Fabienne Bodan

31 Mai 2015 : Bonjour à tous et bonne fête à toutes les mamans

Après la séparation, puis le départ de Santiago vient l’arrivée au bercail, avec des sentiments mitigés. Certes, toute aventure loin de ses bases se termine un jour, si belle soit-elle. Et alors il faut se réadapter à la sédentarité du corps et de l’esprit. Mission délicate lorsque l’on se sent foncièrement nomade ! Avant de quitter Santiago de Compostela, j’ai tenu une promesse faite à l’une de mes amies dont le frère est décédé lorsque j’étais en chemin. J’ai enfin trouvé de vraies bougies (et non les loupiotes électriques qui restent allumées 3 jours pour quelques euros) à la Colexiata do Sar, sise à l’arrivée de la Via de la Plata. J’en ai allumé 3 : la première (à gauche) pour Eric ; la seconde (au milieu) pour Franck, Bernard, Guy, Hubert, Marie – Thérèse, Monique, membres de ma famille ou amis décédés depuis début 2014 ; la troisième (à droite) pour le peuple syrien (avec une pensée spéciale pour Manwar, Nouraldin, Moutasm et leurs proches) et tous les peuples sauvagement massacrés au nom du N.O.M.

Toute notion d’humanité serait-elle en train de disparaître dans notre civilisation en perdition ? Comment transformer l’humanité, la fraternité, la solidarité, l’écoute complice et sans jugement, le respect des autres, de la nature et de soi-même vécus sur ces chemins vers Compostelle en acte fondateur d’un mouvement de refus catégorique de la barbarie et des bassesses humaines ?

Dans le bus qui nous conduit de Saint Jacques de Compostelle à Porto, où nous prendrons l'avion pour Nantes. © Fabienne Bodan

Dans le bus qui nous conduit de Saint Jacques de Compostelle à Porto, où nous prendrons l’avion pour Nantes. © Fabienne Bodan

Dernière soirée. Nous trinquons à la santé de notre amie Christa © Fabienne Bodan

Dernière soirée. Nous trinquons à la santé de notre amie Christa © Fabienne Bodan