Ouverture des chemins de Compostelle en Espagne après le Covid-19

Maître Jacques attend les pèlerins, entourée de ses deux disciples Athanase et Théodomir, à la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle. © Fabienne Bodan

Cet article « Ouverture des chemins de Compostelle en Espagne après le Covid-19 » fait le point, à l’aube de l’ouverture des frontières européennes, sur les informations à connaître avant de se préparer à un retour sur les chemins de Compostelle en Espagne.

Deux régions à nouveau confinées en Espagne (8 juillet 2020)

En Espagne, près de 290 000 personnes (l’intégralité de deux comarcas -régions- du pays) ont commencé la semaine à nouveau confinées, en raison d’une accélération du nombre de cas de Codid-19. Il ne s’agit pas d’un confinement strict à domicile, mais la liberté de mouvement des habitants est limitée. On ne peut sortir que pour aller travailler, pour des activités économiques ou en cas de force majeure. L’utilisation du masque est obligatoire et les réunions de personnes sont limitées à 10.

  • A Mariña est une région côtière située au nord-ouest de l’Espagne dans la communauté autonome de Galice et la province de Lugo.  70 000 habitants sont reconfinés depuis dimanche 5 juillet au soir pour 5 jours. Il pourra être prolongé si le nombre de personnes infectées augmente. La capacité des restaurants et des bars a été limitée une nouvelle fois à 50%. A Mariña est l’une des villes les plus touristiques de la région. Deux ou trois bars seraient à l’origine du nouveau foyer épidémique. 106 cas positifs.
  • La comarca de Segrià, située en Catalogne et dont la capitale est la ville de Lleida, a également reconfiné ses 210 000 habitants depuis samedi 4 juillet pour 15 jours. Les nouveaux foyers ont coïncidé avec l’afflux de main-d’œuvre étrangère pour la saison de récolte des fruits. 155 cas positifs.
  • La circulation des pèlerins sur la section du Camino del Norte incluant les communes de Alfoz, Barreiros, Burela, Cervo, Foz, Lourenzá, Mondoñedo, Ourol, Ribadeo, Trabada, O Valadouro, O Vicedo, Viveiro et Xove est donc suspendue.
Source : Fédération espagnoles des associations du Camino de Santiago

➡️ Source : Euronews ; ABC Galicia ; Fédération espagnoles des associations du Camino de Santiago

De nouveaux cas de Covid-19 imputent certains chemins espagnols (7 juillet 2020)

La Fédération espagnole des Associations du Camino de Santiago alerte sur l’incidence de l’évolution de la crise sanitaire sur certains segments de chemins espagnols. Selon le degré de complication, les mesures prises vont de l’intensification des mesures de protection individuelle (1) aux recommandations de ne pas circuler dans la zone (2).

  • Camino Jacobeo del Ebro (1) : zone de Caspe (comarca del Bajo Aragón),
  • Camino Catalán por San Juan de la Peña (1) et (2) : zones de Alfarras (comarca del Segriá), Tamarite de la Litera (1) (comarca de la Litera), et de Monzón (1) (comarca de Cinca Medio). Reconfinement et chemin fermé dans la commune d’Alfarrás (2).
  • Camino de Sant Jaume : communes de  Fraga (1) et Lleida (1).

➡️ Source : Federación Española de Asociaciones de Amigos del Camino de Santiago

L’accueil francophone n’ouvrira pas ses portes à Saint-Jacques-de-Compostelle au 1er juillet (15 juin 2020)

WebCompostela avait annoncé en avril le report de l’ouverture de l’accueil francophone du 15 mai au 1er juillet 2020. L’association vient de préciser que « la Maison des Pèlerins à Compostelle reste fermée, et nul ne sait quand elle pourra de nouveau accueillir« , et d’annoncer sa décision de « supprimer totalement l’Accueil francophone à Santiago pour 2020, comme d’ailleurs l’ont décidé aussi nos amis germanophones et néerlandophones« . Si toutefois l’évolution de la situation le permettait, l’association pourrait revoir sa décision et envisager d’ouvrir l’accueil au 1er septembre. Elle prendra sa décision début août.

➡️ Source : ACCUEIL FRANCOPHONE 2020 A SANTIAGO…du nouveau

L’Espagne ouvrira ses frontières le 21 juin 2020 (14 juin 2020)

Ouverture des chemins de Compostelle en Espagne après le Covid-19 le 21 juin 2020

Après diverses annonces, l’Espagne a annoncé le 14 juin qu’elle ouvrira ses frontières avec , jour de la levée de l’état d’urgence, le pays rouvrira ses frontières avec les états de l’espace Schengen et de l’Union Européenne (donc la France) le dimanche 21 juin 2020, à l’exception du Portugal (ouverture le 1er juillet). Les touristes en provenance des autres pays européens concernés, dont la France, pourront passer les frontières terrestres, maritimes et aériennes de l’Espagne sans être soumis à la quarantaine de quatorze jours, en vigueur jusqu’alors.

  • Tous les aéroports pourront ouvrir le 21 juin (contre 15 actuellement),
  • À l’arrivée à l’aéroport, la température des passagers pourra être prise. Les autorités pourront demander l’adresse à laquelle ils comptent séjourner,
  • Renfe, la compagnie ferroviaire, peut commercialiser l’ensemble de ses sièges depuis une semaine,
  • Le port du masque restera obligatoire dans les lieux publics fermés, dans les transports publics, les taxis, les voitures individuelles si les personnes à bord ne partagent pas le même logement, ainsi qu’en plein air lorsqu’il est impossible de respecter la distance minimale d’1,50 m. Sur les plages, il faut respecter les règles générales valant sur l’espace public, et les communes peuvent également instaurer leurs propres normes en complément. À défaut, le contrevenant risque une amende de 100 euros,
  • Les hôtels, bars ou restaurants pourront fonctionner en respectant les gestes barrières et la distance d’1,50 m.

➡️ Source : L’Espagne rouvre ses frontières le 21 juin: ce qui attend les vacanciers français

Ouverture des chemins de Compostelle en Espagne après le Covid-19 : le masque obligatoire en Espagne jusqu’à victoire définitive sur le coronavirus (9 juin 2020)

Le masque restera obligatoire sous peine d’amende en Espagne une fois le déconfinement achevé et jusqu’à ce que le coronavirus soit « définitivement vaincu », a annoncé mardi le ministre de la Santé Salvador Illa. Une amende de 100 euros pourra être infligée aux personnes ne le portant pas sur la voie publique, ou dans les lieux fermés comme les magasins quand elles ne peuvent pas maintenir une distance de sécurité de 1,5 mètre avec ceux qui les entourent. Le masque restera obligatoire dans les transports en commun, les avions ou les véhicules privés dont les occupants ne partagent pas le même domicile. L’état d’alerte sanitaire sera relevé le 21 juin, et la circulation à nouveau autorisée dans le pays.

➡️ Source : En Espagne, le masque rendu obligatoire jusqu’à ce que le virus soit « définitivement vaincu »

La cathédrale, le bureau des pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle et les auberges publiques rouvriront le 1er juillet 2020 (9 juin 2020)

Cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle
Ouverture des chemins de Compostelle en Espagne après le Covid-19 : Façade de la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle, sur la place de l’Obradoiro. C’est là que les chemins venus d’Europe se terminent. © Fabienne Bodan

Lors de la réunion tenue ce matin, la Xunta de Galicia, l’église de Compostelle et le conseil municipal de Santiago ont décidé la réouverture des auberges du réseau public, de la cathédrale et du Centre international de réception des pèlerins à partir du 1er juillet prochain.

  • Le manuel de prévention du Camino, préparé en coordination avec l’Institut pour la qualité du tourisme espagnol, servira de protocole complet d’action sur les itinéraires jacquaires, regroupant dans un document unique mesures et recommandations sur les différents services et infrastructures.
  • Une formation en ligne sur l’hygiène et la sécurité sanitaire sera proposée aux personnes qui travaillent dans les auberges.

➡️ Source : La Catedral y los albergues públicos reabrirán el 1 de julio (El Correo Gallego)

L’Espagne ouvrira ses frontières le 1er juillet 2020 aux touristes étrangers (4 juin 2020)

L’Espagne a annoncé ce jeudi la date d’ouverture de sa frontière avec la France et le Portugal par le biais de sa ministre du Tourisme, Reyes Maroto au 22 juin, avant que le gouvernement ne se rétracte à travers un communiqué. La date est finalement fixée au 1er juillet apprend-on en fin de journée.  La mobilité « au sein du territoire espagnol » serait rétablie, quant à elle, une fois l’état d’alerte levé, le 21 juin.

➡️ Source : Coronavirus : l’Espagne annonce finalement la réouverture de sa frontière le 1er juillet (France Bleu)

Les auberges espagnoles se préparent à ouvrir (2 juin 2020)

Voir sur ce site l’article complet sur les auberges en Espagne après le Covid-19, alimenté au fil des informations concernant spécifiquement les auberges pour pèlerins.

DEUX GUIDES INÉDITS POUR PRÉPARER VOS FUTURES RANDONNÉES

Vous avez aimé les chemins de Compostelle ? Aimeriez-vous parcourir d’autres itinéraires vers Saint-Jacques-de-Compostelle ? Cherchez-vous des idées pour vos prochains itinéraires de randonnée ? Sur les cinq continents (Europe, Asie, Amérique, Océanie, Afrique) ? Ou spécifiquement en Europe, tellement le vieux continent fourmille de propositions d’évasion ? Fabienne Bodan, pèlerine, voyageuse et journaliste, a concocté pour VOUS ces deux guides INÉDITS. Ils s’adressent aux randonneurs, pèlerins et voyageurs. Pour 30€ seulement, chacun d’entre eux, joliment illustré de nombreuses photos et de cartes de synthèse originales, vous dévoilera une multitude de sentiers inconnus empruntant les anciennes voies de pèlerinage. Sous trois angles : historique, pratique, sacré.

Elle avait publié fin octobre 2018 de l’ouvrage le plus complet jamais réalisé sur les chemins de randonnée vers le sacré sur les 5 continents. Fabienne Bodan vous propose depuis fin octobre 2019 un nouvel ouvrage consacré aux itinéraires en Europe. À pied, à vélo, à cheval et parfois même en bateau. Le Guide des chemins de pèlerinage du monde et le Guide des chemins de pèlerinage d’Europe comptent chacun 800 chemins. L’auteure est également la fondatrice du site Pèlerins de Compostelle et de la page Facebook qui l’accompagne. Vous pouvez vous procurer ces ouvrages chez votre libraire ou directement en ligne, pour le Guide Europe PAR ICI et le Guide Monde PAR LÀ, si vous souhaitez recevoir un exemplaire dédicacé. Pour en savoir plus, parcourez le site dédié aux ouvrages de l’auteure.

AVERTISSEMENT

Cet article est un et indivisible. Nous vous invitons à le partager dans son intégralité à condition d’en citer la source (site https://pelerinsdecompostelle.com). En aucun cas, vous ne pouvez en extirper des extraits et à les publier sans en citer la source.

Copyright Fabienne Bodan & https://pelerinsdecompostelle.com

Covid-19 : Mesures sanitaires pour les auberges de pèlerins (Espagne)

L’Association des Municipalités du Camino de Santiago (AMCS), en collaboration avec la Fraternité internationale du Camino de Santiago (FICS) et l’Association des auberges traditionnelles de Castilla y León, a élaboré début mai 2020 un document (en espagnol) proposant des normes et mesures sanitaires dans la perspective de la réouverture des auberges pour les pèlerins du Camino de Santiago. Cet article reprend les principaux éléments de ce protocole.

De Saint-Jean-Pied-de-Port à Roncevaux sur le Camino francés
De Saint-Jean-Pied-de-Port à Roncevaux, première étape sur le Camino francés (pour l’article Covid-19 : Mesures sanitaires pour les auberges de pèlerins (Espagne)) © Fabienne Bodan

De nouvelles mesures sanitaires pour les auberges de pèlerins

Deux médecins et une infirmière ont rédigé ces mesures sur la base des protocoles de santé pour le Covid 19 et autres maladies contagieuses similaires. Ils ont adapté les conseils de l’OMS et du gouvernement espagnol aux auberges de pèlerins. Ces protocoles, préparés à l’avance, s’appliqueront lorsque l’ouverture des auberges sera autorisée. Ces recommandations sont en cours de validation par les agences de santé. Une fois approuvées, elles seront mises à la disposition de tous les refuges. Rappelons que le virus se transmet par contact, direct (postillons) ou indirect (surfaces contaminées). La responsabilité individuelle sera essentielle.

  • Maintien systématique d’une distance de 1,5 à 2 m entre les personnes.
  • Nettoyage régulier et complet des mains, au savon et au gel hydroalcoolique.
  • Utilisation de masques, gants, écrans faciaux.
  • Tousser ou éternuer dans son coude ou un mouchoir jetable.
  • Éviter de se toucher le visage en dehors de chez soi, avec ou sans gants.
  • Ne pas partager l’usage d’objets tels les couverts, les objets personnels, les poignées de porte, etc.
  • Adopter des mesures d’hygiène et de désinfection extrêmes pour toute surface exposée à des contacts multiples.
  • Isoler les personnes présentant des symptômes de l’infection et les signaler aux instances sanitaires des communautés autonomes ou au 112.

En conséquence, l’AMCS préconise deux types de mesures : d’une part, d’hygiène et de prévention pour les auberges ; d’autre part, d’autoprotection du pèlerin pendant son chemin.

Auberge de pèlerins de Roncevaux
Les « cabines » 4 places des dortoirs de la colégiale de Roncevaux (pour l’article Covid-19 : Mesures sanitaires pour les auberges de pèlerins (Espagne)) © Fabienne Bodan

Mesures d’hygiène et de prévention dans les auberges pour pèlerins

Des protocoles seront adaptés aux spécificités de chaque auberge. Les hospitaliers devront être formés à ces nouvelles mesures.

MODALITÉS D’ACCUEIL DANS LES AUBERGES

  • Le pèlerin devra enlever ses chaussures de marche, les déposer dans un sac poubelle et mettre les chaussures qu’il utilise le soir après l’étape avant de pénétrer dans l’auberge.
  • Dans la mesure du possible, les gestionnaires de l’auberge installeront un paillasson imbibé d’eau de javel à l’entrée de l’auberge. Le liquide sera renouvelé au moins une fois par jour. Le pèlerin devra y essuyer ses chaussures avant d’entrer.
  • Solution alternative : les gestionnaires fourniront aux pèlerins un pulvérisateur contenant une solution désinfectante (eau de javel ou alcool) pour application sur la semelle de ses chaussures.
  • Après l’opération « chaussures », le pèlerin sera invité à se désinfecter les mains et les gants avec un gel hydroalcoolique mis à sa disposition.
  • Le pèlerin ne pourra entrer dans l’auberge que s’il porte un masque, au moins de type chirurgical. Il devra garder son masque en permanence durant toute la durée de son séjour dans l’auberge.
  • Le pèlerin rentrera dans l’auberge avec son sac sur le dos, et, le cas échéant, le sac poubelle contenant ses chaussures.
  • La désinfection des chaussures et des mains sera à renouveler à chaque nouvelle entrée/sortie dans l’auberge.
  • Ces consignes devront être clairement mentionnées en plusieurs langues (recommandé en anglais, français, italien, allemand, coréen et japonais) et à l’aide de dessins à l’extérieur de l’auberge.
  • Pour gérer les files d’attente à l’entrée des auberges, des marques au sol devront aider au respect de la distanciation sociale, en accord avec les municipalités.

CONSIGNES À LA RÉCEPTION

L'auberge municipale de Pontevedra, chemin portugais
L’auberge municipale de Pontevedra est une grande auberge de deux dortoirs. Des bénévoles s’y relaient pour accueillir les pèlerins (pour l’article Covid-19 : Mesures sanitaires pour les auberges de pèlerins (Espagne)) © Fabienne Bodan
  • À la réception comme à l’intérieur de l’auberge, dans toutes les parties communes où il y aura plus de 2 personnes, l’usage du masque, au moins de type chirurgical, et le respect des distances entre les gens (1,5 m à 2 m) seront obligatoires.
  • Les hospitaliers ou gérants des auberges ne pourront s’occuper que d’un seul pèlerin à la fois.
  • Dans la mesure du possible, des cloisons en verre, en méthacrylate ou équivalent seront installées afin de protéger les hospitaliers. En cas d’impossibilité, les hospitaliers devront porter des écrans individuels et, nécessairement, un masque, au moins de type chirurgical.
  • L’hospitalier recommandera au pèlerin de toucher le moins possible toutes les surfaces communes de l’auberge.
  • Première mesure préventive : prendre la température corporelle du pèlerin à l’aide d’un scanner thermique ou un thermomètre numérique sans contact ou avec un contact minimal (dans ce cas, l’appareil devra être désinfecté après chaque utilisation). Une température anormalement élevée devra être considérée comme un symptôme. Le pèlerin sera alors invité à contacter les services sanitaires. Cependant, la température corporelle est un symptôme relatif. En effet, certaines personnes affectées par le Covid19 n’ont pas eu de fièvre. En outre, l’élévation de la température corporelle peut être le signe d’une infection autre, d’une hyperthermie ou « coup de chaleur ».
  • La table (ou bureau) de réception devra toujours être nettoyée et vide de tout objet. Les outils de l’hospitalier (ordinateur, tampon, téléphone mobile, registres, etc) devront être derrière la vitrine de protection.
  • Le pèlerin recevra toutes les informations nécessaires au bon fonctionnement de l’auberge et à cette situation exceptionnelle. Pour éviter la formation de trop longues files d’attente à l’extérieur, il est recommandé de délivrer à chaque pèlerin un document dans sa langue rappelant toutes les consignes. Des panneaux devront être répartis dans l’auberge et rappeler les mesures de prévention sanitaire.
  • Pour procéder à son inscription, le pèlerin déposera ses papiers d’identité et sa credencial dans un bac facile à désinfecter.
  • Dans les auberges où l’hospitalier accompagne le pèlerin jusqu’au dortoir, il devra respecter la distance de sécurité.
  • Après chaque pèlerin, l’hospitalier devra désinfecter le bac de réception des documents, la chaise, la table avec lesquels le pèlerin aura été en contact. L’hospitalier appliquera ensuite du gel hydroalcoolique sur ses gants.
A l’albergue parroquial San Juan Bautista de Granon, l’un de mes grands coups de coeur du Camino francés, l’on ouvre la chapelle du rez de chaussée quand les deux autres dortoirs sont remplis. Ici, tout le monde participe à la cuisine, à la vaisselle, et l’on accède à l’église le soir par une porte secrête pour une réunion de méditation et de prières…© Fabienne Bodan

DANS LES DORTOIRS

  • Dans la mesure du possible, il faudra éviter l’utilisation partagée des dortoirs, à l’exception des groupes déjà formés qui cheminent ensemble (comme les familles).
  • Il est recommandé aux pèlerins de porter leur masque pendant leur sommeil.
  • Un distributeur de solution hydroalcoolique sera installé à l’entrée de chaque dortoir. Le pèlerin devra l’utiliser à chaque fois qu’il entrera dans le dortoir. Ce n’est qu’à l’entrée du dortoir que le pèlerin pourra retirer son sac de ses épaules, pour le déposer, à côté du sac poubelle contenant ses chaussures, à l’endroit prévu à cet effet. Il faudra alors pulvériser le sac à dos avec une solution désinfectante.
  • Les lits devront être espacés de 1,5 m au moins, et, si possible, de 2 m. Dans le cas de lits superposés, il faudra éviter l’utilisation du lit du dessus et des lits contigus. Pour éviter toute confusion, il faudra retirer les matelas des lits ne pouvant être utilisés.
  • Il est recommandé aux pèlerins d’emporter leur sac de couchage. Ceux qui n’en auraient pas pourront demander des draps et couvertures, qui devront systématiquement être lavés et désinfectés après chaque utilisation. Ce travail supplémentaire pour les tenanciers des auberges pourrait justifier un surcoût pour le pèlerin.
  • L’auberge fournira un second sac poubelle au pèlerin pour qu’il y dépose ses vêtements sales avant de les laver.
  • L’usage de deux housses de protection pour les matelas et les oreillers est fortement recommandé. Elles seront lavées après chaque usage à 60°. En cas d’impossibilité, il faudra renforcer le nettoyage quotidien par une désinfection avec une dilution viricide.
  • Après le nettoyage habituel à l’eau et au savon, les meubles, le sol et les murs des dortoirs, les matelas et les oreillers devront être pulvérisés avec une solution désinfectante à base d’eau de javel ou d’alcool.

LES PARTIES COMMUNES

Coincée entre la voie de chemin de fer et la route, l’albergue de Montamarta a néanmoins le mérite d’exister…et d’être ouverte, après toutes ces auberges municipales fermées en Extremadura ! Via de la Plata (pour l’article Covid-19 : Mesures sanitaires pour les auberges de pèlerins (Espagne)) © Fabienne Bodan
  • Pèlerins comme hospitaliers devront maintenir une distance de 1,5 m à 2 m entre eux. Ils devront porter des masques, au minimum de type chirurgical, et éviteront de toucher objets et surfaces.
  • Il est recommandé de maintenir fermés les espaces communs non essentiels (comme la cuisine ou la salle à manger dans les étapes où il existe des restaurants). Cela permettra de concentrer les efforts sur les espaces primordiaux comme les dortoirs et les salles de bain.

LES SALLES DE BAIN

Elles représentent les zones les plus sensibles. Elles nécessitent donc une désinfection extrême.

  • L’usage des douches et des toilettes devra être échelonné au maximum. Toutes les surfaces de contact (douches, poignées de porte, patères, etc) devront être désinfectées après chaque utilisation. Le pèlerin devra se déshabiller avant d’entrer dans la zone de douches et déposer ses vêtements sales dans un sac poubelle qu’il emportera ensuite à la buanderie. Il devra se laver les mains au savon ou gel hydroalcoolique AVANT et APRÈS son passage dans la salle de bains ou aux toilettes.

LES SALLES À MANGER ET LES CUISINES

Albergue Fuente del Parajo, Zamarramala (Segovia)
Certes, il y a un micro-ondes, mais aussi des plaques électriques, ce qui n’est pas toujours le cas dans les auberges. Albergue Fuente del Parajo, Zamarramala (Segovia). Via de la Plata. © Fabienne Bodan
  • Là encore, il faudra maintenir la distance minimale entre personnes (1,5 m à 2 m), à table comme dans le coin cuisine. Les convives devront plutôt être décalés que face à face.
  • Pour des raisons pratiques, la cuisine, si elle est ouverte, ne pourra être utilisée que par un seul pèlerin à la fois.
  • En cas de repas partagé entre plusieurs pèlerins, un seul d’entre eux pourra le préparer. La marmite ne pourra pas être déposée sur la table. Seules les assiettes avec la nourriture déjà servie pourront l’être.
  • Après avoir lavé la vaisselle avec un produit ordinaire, tout sera désinfecté avec une dilution javellisée.

CHAPELLES, SALLES COMMUNES ET COURS EXTÉRIEURES

  • Maintien de la distanciation sociale et du port du masque, au minimum de type chirurgical.
  • Toutes les zones communes, y compris la buanderie ou le parking à vélos, seront désinfectées quotidiennement.
Pèlerins sur le Camino de Madrid
Pèlerins sur le Camino de Madrid (pour l’article Covid-19 : Mesures sanitaires pour les auberges de pèlerins (Espagne)) © Fabienne Bodan

Mesures d’auto-protection pour les pèlerins sur le chemin

Des mesures exceptionnelles face à la crise sanitaire traversée seront proposées au pèlerin.

  • Maintenir la distanciation sociale (1,5 m minimum, 2 m recommandés), sur le chemin comme dans les villages et les auberges.
  • Porter un masque, au minimum de type chirurgical, et si possible de type FFP2 sans valve.
  • Porter des gants en latex en entrant en contact avec d’autres pèlerins, des autochtones ou tous les acteurs du chemin.
  • Multiplier les mesures d’hygiène, en se lavant fréquemment les mains au savon ou au gel hydroalcoolique, en particulier après avoir touché des surfaces susceptibles de transmettre le virus.
  • Emporter son propre sac de couchage, son propre gel, des masques et des gants en quantité suffisante jusqu’à la pharmacie suivante.
  • Éviter de cracher par terre, de tousser sans les précautions appropriées, de jeter des mégots de cigarettes, les gants, les masques, les déchets en dehors des poubelles appropriées.
  • Les fontaines et les aires de repos seront régulièrement désinfectées.
  • Il est conseillé aux pèlerins de s’informer sur le nombre de places disponibles dans les auberges.
  • Il serait opportun que les municipalités mettent en oeuvre des plans d’urgence prévoyant des espaces pour abriter les pèlerins qui ne trouveraient pas un lit dans une auberge ou un hôtel.

➡️ Source : La AMCS adapta las recomendaciones de la OMS para los albergues de peregrinos (4 mai 2020) – Document PDF sur les mesures recommandées (en espagnol).

Autres articles sur la crise sanitaire du coronavirus Covid-19 sur ce site

DEUX GUIDES INÉDITS POUR PRÉPARER VOS FUTURES RANDONNÉES

Vous avez aimé les chemins de Compostelle ? Aimeriez-vous parcourir d’autres itinéraires vers Saint-Jacques-de-Compostelle ? Cherchez-vous des idées pour vos prochains itinéraires de randonnée ? Sur les cinq continents (Europe, Asie, Amérique, Océanie, Afrique) ? Ou spécifiquement en Europe, tellement le vieux continent fourmille de propositions d’évasion ? Fabienne Bodan, pèlerine, voyageuse et journaliste, a concocté pour VOUS ces deux guides INÉDITS. Ils s’adressent aux randonneurs, pèlerins et voyageurs. Pour 30€ seulement, chacun d’entre eux, joliment illustré de nombreuses photos et de cartes de synthèse originales, vous dévoilera une multitude de sentiers inconnus empruntant les anciennes voies de pèlerinage. Sous trois angles : historique, pratique, sacré.

Elle avait publié fin octobre 2018 de l’ouvrage le plus complet jamais réalisé sur les chemins de randonnée vers le sacré sur les 5 continents. Fabienne Bodan vous propose depuis fin octobre 2019 un nouvel ouvrage consacré aux itinéraires en Europe. À pied, à vélo, à cheval et parfois même en bateau. Le Guide des chemins de pèlerinage du monde et le Guide des chemins de pèlerinage d’Europe comptent chacun 800 chemins. L’auteure est également la fondatrice du site Pèlerins de Compostelle et de la page Facebook qui l’accompagne. Vous pouvez vous procurer ces ouvrages chez votre libraire ou directement en ligne, pour le Guide Europe PAR ICI et le Guide Monde PAR LÀ, si vous souhaitez recevoir un exemplaire dédicacé. Pour en savoir plus, parcourez le site dédié aux ouvrages de l’auteure.

AVERTISSEMENT

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Plus de 50 % des « pèlerins » du Camino francés partent de Sarria

Compostela
Plus de 50 % des « pèlerins » du Camino francés partent de Sarria. Ci-dessus la compostela, remise par le bureau des pèlerins de Santiago de Compostela.

Le Camino francés en perte de vitesse

  • 347 578 personnes ont retiré leur Compostela au bureau des pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle en 2019.
  • Soit 20 200 de plus que l’année précédente.
  • 189 837 ont opté pour le Camino francés (54,65 %). Cette voie continue à perdre du poids par rapport aux autres itinéraires.
  • En 2019, 50 % de ces pèlerins qui ont choisi le Camino francés ont commencé à Sarria. Ils étaient 47,5% en 2018.
  • Les personnes ayant commencé à Sarria représentent 27,66 % des 347 578 compostelas délivrées.
  • Il y a plus de personnes à opter pour un trajet court pendant les mois de mars, avril et la période estivale, de juillet à septembre.
  • À l’inverse, ceux qui marchent pendant l’hiver (novembre, décembre, janvier) effectuent des trajets plus longs.

L’esprit du chemin en danger ?

Certains estiment que réduire l’expérience à une centaine de kilomètres altère le véritable esprit du chemin. Et contribue à une massification. Des voix s’élèvent depuis quelques années pour demander à allonger la distance nécessaire à l’obtention de la compostela). D’autres pensent qu’une première expérience sur une courte distance peut donner envie de partir ultérieurement sur des distances plus longues.

Pour en savoir plus

  1. L’article original en espagnol (El Progreso, Auteure Ana Casanova, 19.01.2020).
  2. 350 000 pèlerins à Compostelle en 2019 ? (Pèlerins de Compostelle, 10.12.2019).
  3. Points de départ des pèlerins pour Saint-Jacques-de-Compostelle. (Pèlerins de Compostelle, 3.02.2019).
  4. Tendances du camino 2018. (Pèlerins de Compostelle, 28.01.2019).
  5. Compostelle 2018, les chiffres (Espagne). (Pèlerins de Compostelle, 7.01.2019).

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350 000 pèlerins à Compostelle en 2019?

Bureau des pèlerins Saint-Jacques de Compostelle
350 000 pèlerins à Compostelle en 2019 ? Bureau des pèlerins Saint-Jacques de Compostelle.

De plus en plus de pèlerins en hiver

La fréquentation des chemins de Compostelle en Espagne ne cesse de croître. Ces dernières années, la croissance de ce phénomène est spectaculaire. Le camino est très fréquenté en été, en particulier sur les 100 derniers kilomètres des principales voies. Mais il est de plus en plus fréquent de rencontrer des pèlerins pendant les mois d’hiver, autrefois désertés.

L’appel de Jean-Paul II en 1982

Les motivations des pèlerins ne sont plus exclusivement religieuses. C’est l’une des explications de la croissance de leur nombre. S’ajoutent aux croyants des randonneurs en quête d’aventures, de défis personnels. D’autres souhaitent découvrir le nord de l’Espagne autrement. Au début des années 70, seules quelques dizaines de pèlerins foulaient le Camino de Santiago. Lors de l’année sainte de 1982, l’appel au pèlerinage de Jean-Paul II, qui s’est rendu à Compostelle, a encouragé ce pèlerinage.

Fabienne Bodan à Saint-Jacques-de-Compostelle
Fabienne Bodan à Saint-Jacques-de-Compostelle (bureau des pèlerins)

1993, une année décisive

Il a fallu attendre la seconde moitié des années 80 pour constater une augmentation annuelle par milliers. Le moment décisif de l’histoire de la route jacobine eut lieu en 1993. Cette nouvelle année jacquaire attira près de 100 000 pèlerins (+900% par rapport à l’année précédente). En 1999, le cap de 150 000 pèlerins fut dépassé.

AnnéeNombre de pèlerins enregistrés au bureau de saint-Jacques-de-ComposTelle
2009145.877
2010272.135
2011183.366
2012192.488
2013215.880
2014237.983
2015262.516
2016277.854
2017301.036
2018327.378
2019347.578

2,4 millions de personnes en 10 ans

  • L’afflux de pèlerins a triplé depuis 2009.
  • 2,4 millions de personnes ayant parcouru au moins les 100 derniers kilomètres sont arrivés à la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle ces 10 dernières années.
  • On estime à 350 000 personnes le nombre de pèlerins pour 2019, un nouveau record.
  • La fréquentation a cru à un rythme compris entre 7% et 9% par an ces 4 dernières années.
  • La prochaine année sainte sera célébrée en 2021.
Cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle
350 000 pèlerins à Compostelle en 2019. Façade de la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle, sur la place de l’Obradoiro. C’est là que les chemins venus d’Europe se terminent. © Fabienne Bodan

Un demi-million de pèlerins en 2021 ?

Chaque année sainte, le Camino de Santiago enregistre un afflux supplémentaire, en particulier des Espagnols. +86% au cours de la dernière année sainte (2010) par rapport à l’année précédente (2009). Supposons que la fréquentation augmente de 7% par an en 2019 et 2020. Et enregistre un bond de 86% en 2021 (comme 2010). On pourrait alors s’attendre à dépasser le cap du demi-million de pèlerins en un seule année, un record historique !

Traduction : Fabienne Bodan.

POUR EN SAVOIR PLUS

DEUX GUIDES INÉDITS POUR PRÉPARER VOS FUTURES RANDONNÉES

Vous avez aimé les chemins de Compostelle ? Aimeriez-vous parcourir d’autres itinéraires vers Saint-Jacques-de-Compostelle ? Cherchez-vous des idées pour vos prochains itinéraires de randonnée ? Sur les cinq continents (Europe, Asie, Amérique, Océanie, Afrique) ? Ou spécifiquement en Europe, tellement le vieux continent fourmille de propositions d’évasion ? Fabienne Bodan, pèlerine, voyageuse et journaliste, a concocté pour VOUS ces deux guides INÉDITS. Ils s’adressent aux randonneurs, pèlerins et voyageurs. Pour 30€ seulement, chacun d’entre eux, joliment illustré de nombreuses photos et de cartes de synthèse originales, vous dévoilera une multitude de sentiers inconnus empruntant les anciennes voies de pèlerinage. Sous trois angles : historique, pratique, sacré.

Elle avait publié fin octobre 2018 de l’ouvrage le plus complet jamais réalisé sur les chemins de randonnée vers le sacré sur les 5 continents. Fabienne Bodan vous propose depuis fin octobre 2019 un nouvel ouvrage consacré aux itinéraires en Europe. À pied, à vélo, à cheval et parfois même en bateau. Le Guide des chemins de pèlerinage du monde et le Guide des chemins de pèlerinage d’Europe comptent chacun 800 chemins. L’auteure est également la fondatrice du site Pèlerins de Compostelle et de la page Facebook qui l’accompagne. Vous pouvez vous procurer ces ouvrages chez votre libraire ou directement en ligne, pour le Guide Europe PAR ICI et le Guide Monde PAR LÀ, si vous souhaitez recevoir un exemplaire dédicacé. Pour en savoir plus, parcourez le site dédié aux ouvrages de l’auteure.

AVERTISSEMENT

Cet article est un et indivisible. Vous êtes invités à le partager dans son intégralité à condition d’en citer la source (site https://pelerinsdecompostelle.com). En aucun cas, vous n’êtes autorisés à en extirper des extraits et à les publier sans en citer la source.

Copyright Fabienne Bodan & https://pelerinsdecompostelle.com

Tendances du Camino de Santiago 2018

tendances du camino de santiago 2018 : nombre de km moyen par pèlerin vers Saint-Jacques-de-Compostelle en 2018

Antón Pombo vient de publier sur le site espagnol gronze.com une analyse des statistiques du bureau des pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle. Je vous en propose la traduction des principaux éléments, en complément d’un précédent article contenant mon analyse des statistiques.

  • 327.342 pèlerins ont reçula Compostela en 2018, soit 26.306 de plus qu’en 2017, en augmentation de 8,74%.
  • En 2018, pour la première fois depuis que les pèlerins sont comptabilisés, plus de la moitié d’entre eux (52%) n’ont marché que sur le seul territoire galicien.

315 km en 2018 de moyenne par pèlerin

Le site a calculé le nombre moyen de kilomètres effectué par un pèlerin, de 2004 à 2018. S’il était de 472 km en 2006, il a depuis lors chuté d’année en année. Pour atteindre 332 km en 2017 et 315 km en 2018. Depuis 2012, le nombre moyen de kilomètres est descendu en dessous de la barre des 400 km. Lors des années jacquaires, il est résolument plus faible (344 km en 2004 et 327 km en 2010).

Séjours moins longs et plus économiques à Saint-Jacques-de-Compostelle

Le Centre d’études sur le tourisme de l’Université de Santiago souligne que les personnes qui séjournent dans la ville de Saint-Jacques-de-Compostelle dépensent de moins en moins (moins 14€ par jour depuis 2005). La durée moyenne de séjour diminue également. 70,7% d’entre eux ne restent dans la capitale galicienne qu’un ou deux jours. Soit 10 points de moins qu’en 2005. Les pèlerins recherchent de plus en plus à s’héberger à moindre coût. Ils dorment dans des auberges, ressuscitant ainsi cette vision ancienne du pèlerin. Mais le « mochilero » (littéralement celui qui porte un sac-à-dos, backpacker en anglais), est peu intéressant pour les infrastructures visant un tourisme VIP.

Façade de la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle, sur la place de l'Obradoiro. C'est là que les chemins venus d'Europe se terminent.
Façade de la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle, sur la place de l’Obradoiro. C’est là que les chemins venus d’Europe se terminent. © Fabienne Bodan

Une mutation inexorable de la forme de cheminement ?

Les formes de voyages sont en train de changer. Influencées par les intérêts du marché, elles répondent à de nouveaux critères : activité courte, consommation rapide, moins bénéfique pour l’utilisateur. Ceci est pratique pour un système qui ne s’intéresse pas aux grands voyages, aux expériences uniques de la vie ou aux innombrables circuits recouverts de spiritualité et d’austérité. Comme c’était le cas à l’époque du Camino de Santiago. D’où la multiplication de la courte distance. L’aide à l’élimination de toute charge physique ou mentale. La mode des 100 km guidée à court terme par la cathédrale et la Xunta (rappelez-vous les photos récentes de l’archevêque et du président du gouvernement galicien avec le pèlerin 300 000). La prolifération de variantes amicales sur le front de mer par des plages et des promenades. Et la transformation progressive du Camino de Santiago en un produit du tourisme de masse, à digérer rapidement et à oublier au plus vite, car il faut se concentrer sur le prochain achat.

Les principales tendances du camino de Santiago 2018 relevées par gronze.com

  • Porto devance Saint-Jean-Pied-de-Port pour la première fois comme point de départ.
  • Le nombre de personnes entamant leur chemin à Sarria continue d’augmenter (un point par rapport à 2017), avec 27% du total en 2018.
  • Le nombre de pèlerins partis de Ponferrada, Astorga, León, Burgos ou Pampelune est en baisse.
  • Le chemin dont la fréquentation a le plus augmenté est le Caminho Portugués de la Costa, suivi du Camino Inglés. 
  • La fréquentation du Camino Francés continue de chuter, et passe pour la première fois au dessous de la barre des 60% (56,88% en 2018).

Nota : Le bureau des pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle a comptabilisé 26839 personnes en provenance de Porto par le Chemin portugais intérieur et 6148 personnes en provenance de Porto par le Chemin portugais de la côte. Soit un total de 32987 ayant choisi Porto comme point de départ. Ce qui fait dire à l’auteur que Porto devance désormais Saint-Jean-Pied-de-Port (32899 en 2018). Ce qui est vrai en valeur absolue. Mais il faut tout de même noter que 5541 personnes sont parties de Roncevaux, 27 km après Saint-Jean-Pied-de-Port. Si l’on cumule les deux, on obtient un total de 38840 personnes, en tête devant Porto.

Tendances du camino de santiago 2018 : Répartition des pèlerins selon les points de départ (2018).

La Galice exulte, La Rioja et Castille-et-León s’inquiètent

Déjà en juillet, la Rioja constatait le déclin du nombre de pèlerins par rapport à l’année précédente (-30% à Grañón par rapport à l’année précédente). Un effet de la Coupe du monde a même été évoqué. 

De son côté, le Centre d’études et de documentation du Camino de Santiago, basé au monastère de San Zoilo de Carrión de los Condes, confirme la crise du Chemin français dans la province de Palencia. Des marcheurs moins expérimentés évitent cette zone entre Burgos et León depuis des années. En 2018, le nombre de pèlerins a été inférieur de 6,3% par rapport à 2017, avec une diminution cumulée de 9% en deux ans. Les propriétaires d’auberges situées entre les Pyrénées et le Bierzo commencent à se décourager.

Premières conclusions de l’auteur en attendant les statistiques définitives

La tendance paraît claire. Le chemin millénaire et international longue distance se convertit progressivement en une expérience galicienne, courte, facile, abordable. Et dénuée du caractère d’aventure, de spiritualité et de profondeur qu’elle revêtait naguère. Le marché a attiré le camino dans ses filets. L’équilibre a déjà été rompu entre les deux manières de concevoir le pèlerinage. On assiste à la victoire de la vision vaporeuse, commerciale, éphémère d’une expérience à laquelle on n’accorde plus l’importance qu’il se doit.

Source : Tendencias del Camino de Santiago: Récords y otras medias verdades – Antón Pombo – Voir l’article original en espagnol ICI

Cendrine marche vers Compostelle pour alerter sur la maladie de Lyme

Elle marche pour sensibiliser aux risques des piqûres de tiques 

Cendrine Compostelle Maladie de Lyme

Cendrine marche vers Compostelle pour sensibiliser à la maladie de Lyme

A 56 ans, Cendrine souffre de la maladie de Lyme. Chaque année, 27 000 personnes sont infectées, après une piqûre de tique. Depuis le diagnostic, en 2014, Cendrine lutte au quotidien pour surmonter des douleurs articulaires et musculaires chroniques. Passionnée de randonnée en haute montagne, elle s’est battue pour pouvoir continuer à marcher et conserver une autonomie. Le 1er avril, elle est partie de Odos, commune du piémont pyrénéen située en Bigorre (65).

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Marcheurs solidaires : Loick veut offrir des lames de joie aux enfants amputés

Loick Duboisrochefort pour Lames de Joie

Loick veut offrir des lames de joie aux enfants amputés

2000 km à pied pour permettre à des enfants handicapés de courir

Après avoir marché de Guérande à Compostelle en 2016, Loick a parcouru 1200 km du Mont Gerbier des Joncs à Guérande durant l’été 2017. De la source à l’embouchure de la Loire, dans le but de récolter des fonds pour Lames de Joie. Cette association est née d’une rencontre avec le Docteur Frédéric Charlaté. Ce chef du service appareillage à la Fondation Hopale de Berck-sur-Mer eut l’idée de créer une banque de prêt de lames de course pour les enfants amputés d’une ou deux jambes, de manière à leur permettre de pratiquer l’activité sportive de leurs rêves.

C’est en voyant, dans un reportage sur l’association Lames de Joie, ces enfants emplis de lumière parce qu’ils avaient recouvré leur mobilité  que Loick décida de marcher entre la source et l’estuaire de « son fleuve, la Loire, royal et sauvage » : « je voulais amener à ces enfants une ou plusieurs lames carbone pour qu’ils puissent remarcher, courir, sauter ».

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