20 avril 2015 :
Me revoilà…après quelques jours sans Wifi (du moins dans les lieux d’hébergement, car j’avoue ne pas systématiquement courir après les connexions Internet. Aujourd’hui, jour de repos…un peu forcé à Cacéres, car nous ne pouvons pas nous loger à Embalse de Alcantara. Figurez-vous que l’auberge officielle est fermée pour cause de renégociation du contrat de sa concession ! Juste au moment du premier pic de pèlerins sur la Via de la Plata, le second se situant en septembre-octobre ! Je n’avais encore jamais vu cela, mais il faut un début à tout. Embalse de Alcantara étant en plein milieu du « campo », comme nous l’explique Pilar, la propriétaire de la Pension Carreterro remarquablement située sur la Plaza Mayor du magnifique centre historique de Cacéres, il ne reste qu’une possibilité, l’hostal de Maïté…7 chambres ! Complet ! Hier soir déjà à Cazar de Cacéres, 4 de nos compagnons de pèlerinage ont déjà du négocier pour qu’on leur ouvre la partie neuve de l’albergue municipale. Bref, il eût peut-être mieux valu partir avec un âne et un équipement de camping afin de cheminer en toute autonomie. Cela dit, mes deux compagnons de camino Christa et Jacques, et moi-même, sommes ravis de cette pause d’une journée à Cacéres, tellement ce centre historique est extraordinaire. Nous avons du mal à comprendre que les guides occultent cette étape, pour nous incontournable ! Et que les pèlerins foncent tête baissée à Cazar de Cacéres sans s’arrêter. Après, ce n’est que notre humble avis, et chacun chemine à sa guise ! Pilar nous a proposé une chambre au 3e étage avec vue sur la Plaza Mayor et les bâtiments de la vieille ville. Cet établissement est mon premier coup de cœur de cette Via de la Plata, l’accueil de Pilar n’ayant rien à envier à celui des hospitaliers des albergues de peregrinos. Nous sommes partis depuis deux semaines, avons marché 287 kilomètres d’après notre compagnon Jean-François de Poitiers, qui effectue chaque jour les calculs kilométriques pour toute la compagnie. Après quelques ampoules la première semaine, j’ai acheté de nouvelles semelles à Mérida. Mes pieds s’en réjouissent, j’espère que le chapître « ampoules » est clos ! Les langues se délient, les cœurs se confient, et les premières larmes de libération des poids de nos souffrances perlent discrètement sur des visages épanouis. Le bonheur est dans le chemin, et, aux chaudes heures de la merienda, également dans les prés.