Voici un extrait d’un article que j’ai écrit pour le numéro de septembre-octobre 2015 de Globe-Trotters Magazine de l’association ABM (Aventures du Bout du Monde). Au menu de cette nouvelle publication, mes découvertes culinaires de la Via de la Plata :
Tout voyage engendre de merveilleuses découvertes culinaires. Un pèlerinage vers Saint Jacques de Compostelle ne fait pas exception. Les papilles du pèlerin s’accordent avec ses pieds : elles savourent les spécialités locales comme les seconds foulent avec délectation des territoires hétéroclites. Ainsi se dessina ma récente pérégrination sur les chemins compostellans : 1000 kilomètres parcourus depuis Séville. L’itinéraire traverse quatre communautés autonomes d’Espagne : l’Andalousie (province de Séville), l’Extrémadure (provinces de Badajoz et de Cacéres), la province de Castille et Léon (provinces de Salamanca et de Zamora) et enfin la Galice (provinces de Ourense et de A Coruña). On s’y perd un peu dans les dénominations des chemins. Les caminos Mozarabes partent des provinces orientales d’Andalousie (Séville, Almeria, Malaga, Granada, Jaén…) et se rejoignent à Merida, où commence la Via de la Plata, laquelle monte jusqu’à Astorga d’où l’on rejoint la capitale galicienne via le Camino francés. Mais l’on peut aussi bifurquer à Granja de Moreruela et emprunter le Camino Sanabrés pour rallier Saint Jacques.
Autant de chemins, autant de cités majestueuses (Séville, Mérida, Cacéres, Salamanque, Zamora, Ourense, sans oublier Santiago de Compostela), autant de provinces à l’identité si tranchée, autant de spécialités gastronomiques. Vous ne dégoterez des chanquetes (petits poissons frits servis en général avec des pimientos, piments rouges grillés) que dans les bars des plages de Malaga. On vous y servira également des boquerones al limon (anchois macérés dans du citron et du sel, puis roulés dans de la farine et frits), des espetos de sardinas (sardines embrochées sur un morceau de bois et grillées au feu de bois), de la pintarroja en adobo (petits tronçons de roussette frits enrobés d’un mélange de farine spéciale fritures, vinaigre de vin, ail, sel, huile d’olive, piment rouge doux et origan). Et vous ne manquerez pour rien au monde l’Antigua Casa de Guardia de Malaga, où vous dégusterez dans une atmosphère très animée et un décor du XIXe siècle, les vins doux de la région. Poursuivant votre découverte culinaire, à Séville, vous dégusterez les espinacas con garbanzos (épinards avec des pois chiches), les papas aliñas ou aliñadas (pommes de terre en vinaigrette avec des oignons, et en option des œufs ou du thon, plat typique de Cadix), la bacalhau con tomate (morue à la tomate, tradition pascale), les montaditos (mini sandwiches), les pimientos asados (piments rôtis), les aceitunas (olives), les pescadillos fritos (petits poissons frits), les migas a la Extremeña (sorte de mie de pain mélangée avec divers ingrédients et poêlée), et le salmorejo de Cordoue, mixture à base de tomates, de mie de pain et d’huile d’olive à déguster frais.
Par contre, vous pourriez être surpris par les menudos con garbanzos, à moins de n’apprécier les tripes aux pois chiches ! Pensez à arroser le tout de Manzanilla, un vin blanc servi frais mais dont l’abus vous ferait tourner la tête. Plus au nord, la pata negra des régions d’Extrémadure, de Huelva et de Salamanca ravira vos papilles : ces cochons élevés en plein air dans d’immenses fincas se nourrissent de glands et offrent une viande au goût si particulier et si recherché. Si l’on y réfléchit bien, tous les animaux devraient vivre à l’air libre et s’alimenter de ce que leur offre la nature, mais l’homme a cru mieux faire en les enfermant dans des espaces confinés et en leur faisant ingurgiter des farines animales !
Pour consulter les recettes de cuisine filmées de cette Via de la Plata :
♦ La paëlla au feu de bois d’Alberto : https://pelerinsdecompostelle.com/?p=2114
♦ Le salmorejo de Carmen : https://pelerinsdecompostelle.com/?p=2125
♦ La tortilla de patatas de Carmen : https://pelerinsdecompostelle.com/?p=2120
Certains lecteurs de ce blog et de ma page Facebook m’ont demandé où l’on pouvait se procurer Globe Trotters Magazine. Il est téléchargeable en format PDF sur le site d’ABM (c’est ici). Vous pouvez aussi acheter un ou plusieurs numéros sur le site d’ABM (c’est par là). Enfin, le magazine est distribué dans les librairies suivantes :
Librairie Goulard – 37, cours Mirabeau – 13 100 Aix-en-Provence – T : 04 42 27 66 47 Planète bleue – 54, rue Saint Nicolas – 17 000 La Rochelle – T : 05 46 34 23 23 Librairie Molllat – 89, rue Porte Dijeaux – 33 080 Bordeaux – T : 05 56 56 40 40 Librairie des Cinq Continents – 20, rue Jacques Coeur – 34 000 Montpellier – T : 04 67 66 46 70 Librairie Ariane – 20, rue Cap. Alfred Dreyfus – 35 000 Rennes – T : 02 99 79 68 47 MTA Géothèque – 10, place du Pilori – 44 000 Nantes – T : 02 40 47 40 68 Itinérances – 62, rue Baudrière – 49 100 Angers – T : T : 02 41 77 36 47 Autour du Monde – 65, rue de Paris – 59 026 Lille Cedex – T : 03 20 78 19 33 Raconte moi la terre – 14, rue du Plat – 69 002 Lyon – T : 04 78 92 60 22 Chemin en pages – 121, av. Ledru Rollin – 75 011 Paris – T : 01 43 38 15 77 Gibert Joseph – 26, bd Saint Michel – 75 006 Paris – T : 01 46 46 10 50 ABM – 11, rue de Coulmiers – 75 014 Paris
ABM organise deux festivals de voyages par an : Partir Autrement en avril, et le Festival des Globe-Trotters en septembre. Pour plus d’informations sur les activités et le fonctionnement de l’association, consultez leur site web à l’adresse http://www.abm.fr