Éric Laliberté est doctorant en théologie et agit comme observateur-participant dans le milieu du pèlerinage de longue randonnée, au Québec et en Europe, depuis une dizaine d’années. Il est directeur et cofondateur du centre de formation et d’accompagnement : Bottes et Vélo – Le pèlerin dans tous ses états, un centre visant à soutenir le pèlerin dans sa démarche. Actuellement, ses recherches s’intéressent à l’absence d’accompagnement spirituel du pèlerin-randonneur. Rédacteur d’un blogue portant sur le sujet, il est également l’auteur d’un roman voulant explorer l’expérience du pèlerinage à Compostelle, « Le champ d’étoiles ». Il est également membre étudiant de la Chaire Jeunes et religions de la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l’Université Laval.
Il nous livre sa critique du Guide des chemins de pèlerinage du monde de Fabienne Bodan, paru aux Éditions Ouest-France fin octobre 2018. Sous deux formes : une chronique de 20 mn sur les ondes de Radio VM. Une recension sur le site web La Montagne des Dieux.
Un grand merci à Éric qui participera du 5 au 7 avril 2019 au Forum des chemins de pèlerinage à Paris (Forum 104). Il interviendra également avec son compatriote Michel O’Neill, chercheur et auteur du livre « Entre St-Jacques-de-Compostelle et Ste-Anne-de-Beaupré, la marche pèlerine québécoise depuis les années 1990 », paru aux Presses de l’Université Laval (Québec), dans un atelier sur le thème des Pèlerins du monde que j’aurai l’honneur d’animer.
Chronique d’Eric Laliberté sur Radio VM – Québec sur le Guide des chemins de pèlerinage du monde
Le 8 janvier 2019, Éric Laliberté présentait le Guide des chemins de pèlerinage du monde dans sa chronique hebdomadaire « Mouvance contemporaine et quête spirituelle ».
Sujet : Faire le tour du monde en pèlerinage. Un guide, un site (19 mn). En voici les grands traits.
- Il marque quelque chose de nouveau dans ce domaine.
- Un livre très bien fait, en couleur, beaucoup de photos, facile à consulter, des cartes dessinées par une jeune bretonne, Morgane Gransard, installée à Montréal.
- On peut partir d’Athènes, de Varsovie, de Trondheim en Norvège. Le plus long chemin de pèlerinage part de l’Antarctique.
- Le site Chemins vers le Sacré, présente bien sûr le livre, mais il veut fédérer les pèlerinages de longue randonnée dans toutes les traditions dans le monde entier (autochtones, hindous, japonaises, bouddhistes…).
- Le pèlerinage ne se fonde-t-il pas plutôt sur une expérience, plutôt qu’un cheminement vers un site sacré ? Sur une expérience intérieure ? L’auteure ouvre peut-être la porte à une nouvelle définition. On retrouve par exemple dans le livre des chemins québécois qui ne correspondent pas à la définition donnée par Fabienne Bodan. Tout dépend aussi de l’intention que l’on met dans son chemin.
- Beaucoup de chemins font référence à Compostelle. Un peu partout dans le monde, des initiatives sont inspirées par Compostelle. Un nouveau paradigme est en train d’émerger, et ce sera en partie le sujet de ma thèse de doctorant.
- On accorde beaucoup d’importance à l’objet chemins, mais ce n’est pas là que ça se joue. Ce qui importe, c’est l’expérience. Je pense, par exemple, à cette jeune journaliste sur le Pacific Crest Trail. Elle a vécu une expérience spirituelle qui a transformé sa vie.
Recension d’Éric Laliberté sur le site La montagne des Dieux
Le directeur de Bottes et Vélo – Le pèlerin dans tous ses états présente le Guide des chemins de pèlerinage du monde sur la Montagne des Dieux, un site web québécois spécialisé dans les religions et la spiritualité.
Le pèlerin-randonneur fait de plus en plus parler de lui et son activité marquera sans doute ce siècle. Fabienne Bodan, Bretonne d’origine, le confirme par un guide de plus de 470 pages qu’elle vient de publier aux Éditions Ouest-France : Guide des chemins de pèlerinage du monde. Ayant recensé près de 800 chemins de pèlerinage, elle propose d’en faire un tour du monde, toutes traditions confondues. Cet ouvrage inédit rappelle combien cette pratique séculaire, loin de s’éteindre, continue d’en faire marcher plus d’un. Lire la suite sur le site de la Montagne des Dieux –Télécharger le PDF de l’article
Précisions de l’auteure du guide
- Voyageuse plus que marcheuse. Si je voyage depuis plus de 35 ans à travers le monde, avec un Tour du Monde de 14 mois à mon actif en 1991-1992, je n’ai pas arpenté tous les chemins dont je parle dans mon guide. Une vie n’y suffirait pas. Mais j’aime marcher lorsque je voyage, car je considère que c’est le meilleur moyen d’explorer les lieux. Et aussi d’être proche des peuples des pays moins aisés que les nôtres. J’ai marché en Himalaya au Népal et au Ladakh, en Amérique du Sud en Équateur et au Chili. J’ai parcouru à ce jour 4000 kilomètres sur les chemins de Compostelle en France, en Espagne et au Portugal.
- Itinéraires culturels européens. Sur les 31 à 33 itinéraires labellisés par le Conseil de l’Europe, cinq seulement entrent dans le champ d’investigation de mon ouvrage. Les autres ne sont pas des chemins praticables à pied (ou à vélo ou à cheval). Il s’agit des chemins de Saint-Jacques. De Saint-Olav. La Via francigena. L’itinéraire Sur les pas des huguenots et des vaudois. La Via Sancti Martini. Les chemins clunisiens.
- La définition des chemins de pèlerinage. Vaste débat. Je me suis cantonnée à ma définition, en intégrant également les chemins inspirés par Compostelle. Ce qui est le cas de la plupart des chemins québécois. Mais aussi d’Australie. Du Brésil. D’Afrique du Sud. Je suis d’accord avec Éric quand il dit que l’expérience de la marche au long cours est profondément transformatrice. Les épopées sur les chemins longue distance sont donc à mon sens tout autant spirituelles que les cheminements sur les itinéraires de pèlerinage. Mais je sortais là des limites que j’avais moi-même définies. Et je ne disposais au départ que de 384 pages.
- Je voulais que ce livre s’intitule « Chemins vers le Sacré », pour éviter toute contestation autour de la terminologie employée. Mon éditeur a choisi un autre titre. Je pense que nous assistons depuis le début du troisième millénaire, et tout particulièrement depuis les années 2010, à une quête de sens et de spiritualité. J’ai discuté avec de nombreux pèlerins. J’ai souhaité écrire un livre qui s’adresse à tous les profils que l’on rencontre sur les chemins, car une majorité ne part pas avec des motivations de pèlerinage religieux. Beaucoup s’élancent plutôt en quête de réparation, de transformation, de réponse, d’humanité, d’authenticité et de fraternité. Et c’est bien là l’atmosphère que cherchent à reconstituer les marcheurs des chemins européens lorsqu’ils rentrent dans leurs pays respectifs. Et la motivation première de ces caminos Compostelle-like…
- Membre de l’ACFAS (Association francophone pour le savoir) et conférencier lors de son 86e congrès.
- Co-auteur avec Brigitte Harouni, cofondatrice de Bottes et Vélo, de guides de pèlerinage au Québec. Collection « Bottes et Vélo. Le guide du pèlerin ». La Voie du St-Laurent – Québec-Percé (2016). Le chemin Beauvoir-Beaupré (2014), le chemin des Outaouais (2014)., le chemin des Navigateurs (2014), Le chemin des Sanctuaires (2014).