Formations à l’hospitalité en Espagne

De pèlerin à hospitalier

Après un ou plusieurs chemins vers Compostelle ou autre lieu de pèlerinage, vous souhaitez devenir hospitalier ? Vous recherchez des formations à l’hospitalité en Espagne, en France ou à l’étranger ? Mais vous ne savez pas comment vous y prendre, ni à qui vous adresser ? Des associations françaises disposent d’une commission « hospitalité », d’autres non. Certaines gèrent un ou plusieurs refuges et recherchent des hospitaliers, d’autres non. Enfin, quelques-unes proposent des journées d’information, d’échanges, voire de formation à l’hospitalité, d’autres non. Elles sont plus ou moins efficaces dans l’information de leurs membres et le suivi des journées de formation, dans l’usage des technologies de l’information et la mise en relation entre les gîtes demandeurs d’hospitaliers et les aspirants à cette fonction d’aide et d’accueil aux pèlerins.

Une information éclatée

L’information, comme en général sur tous les sujets concernant les chemins de pèlerinage, et de Compostelle en particulier, est complètement éclatée sur une multitude de sites. Les associations françaises et étrangères effectuent un travail remarquable. C’est pourquoi j’ai compulsé l’intégralité des sites des associations françaises des amis de saint Jacques afin d’effectuer une synthèse des formations, informations, échanges sur le thème de l’hospitalité. Bien entendu, je ne prétends pas à l’exhaustivité. Alors si vous disposez d’informations complémentaires, n’hésitez pas à m’en faire part en commentaires ou en me contactant directement.

L'albergue de Peregrinos d'Almaden de la Plata offre l'intimité d'une auberge de petite taille. Jorge l'hospitalero nous a accueilli avec coeur et compassion © Fabienne Bodan

L’albergue de Peregrinos d’Almaden de la Plata offre l’intimité d’une auberge de petite taille. Jorge l’hospitalero nous a accueilli avec coeur et compassion © Fabienne Bodan

Les conditions pour devenir hospitalier en Espagne

Pour devenir hospitalier en Espagne (du moins dans les gîtes dont les hospitaliers sont régis par Les hospitaleros voluntarios del camino de Santiago de la Federacion española de Asociaciones de Amigos del Camino de Santiago), il est impératif d’avoir « fait le chemin jusqu’à Saint-Jacques et souhaiter consacrer son temps et ses compétences de façon altruiste à l’accueil des pèlerins ». En outre, « la Fédération pense que pour bien jouer ce rôle, il est important que les futurs nouveaux hospitaliers suivent cette formation afin de savoir préalablement ce qu’ils vont rencontrer dans cette autre face du chemin qu’est l’hospitalité et qui représente un travail difficile et en aucun cas des vacances alternatives ».

Donner l’hospitalité aux pèlerins

Selon la fédération espagnole, le rôle d’un hospitalier est de « faire en sorte que chaque pèlerin emporte le meilleur souvenir possible de son passage par l’auberge ou hospital. En définitive, lui donner l’hospitalité ». Il lui incombe aussi « d’autres tâches plus secondaires, comme de maintenir l’auberge propre ». En outre, l’hospitalier est bénévole, prend en charge l’intégralité de ses frais, doit accueillir tous les pèlerins sans discrimination aucune. Il intervient dans un esprit chrétien mais oecuménique. Notons que les hospitaliers n’interviennent que dans les auberges fonctionnant en donativo, c’est-à-dire une libre participation de chaque pèlerin en fonction de ses moyens.

La durée d’une mission

15 jours, soit la première soit la deuxième quinzaine du mois. Dans certains cas, à la demande de l’hospitalier, la durée des séjours peut être plus longue, mais il n’est pas souhaitable qu’elle excède un mois. Réfléchissez bien aux dates auxquelles vous vous engagez, afin que la Fédération ait à faire face le moins possible à des remplacements de dernière minute. Si vraiment vous devez annuler votre mission, veillez à le signaler le plus tôt possible pour donner la possibilité à la Fédération de trouver des remplaçants le cas échéant.

Marc le français et Luis l'espagnol aux petits soins des pèlerins à l'albergue municipal de Zamora (mai 2015) ©Fabienne Bodan

Marc le français et Luis l’espagnol aux petits soins des pèlerins à l’albergue municipal de Zamora (mai 2015) ©Fabienne Bodan

Les formations à l’hospitalité en Espagne et dans le monde

Elles se déroulent sur un week-end, entre février et juin pour ceux qui souhaitent travailler comme hospitaliers au cours de l’année. Les cours commencent le vendredi soir vers 20h-21h et se terminent le dimanche après le déjeuner. Ils sont organisés par la Fédération des Associations des Amis du Camino de Santiago.
Y sont abordés des thèmes comme :

  • comment traiter le pèlerin,
  • la spiritualité,
  • les problèmes de santé (les ampoules et le reste)
  • et d’autres questions pratiques.

Des formations obligatoires

Des hospitaliers expérimentés racontent leur expérience.
Ces formations sont obligatoires. Ces formations se dérouleront en Espagne , mais également en France, en Italie, au Portugal, en Allemagne, aux Etats-Unis, en Afrique du Sud, en Australie, au Canada, Pays-Bas.
Exceptionnellement et « pour les personnes qui ne pourraient pas matériellement se déplacer (par exemple parce qu’elles habitent en dehors de l’Espagne), la Fédération leur offre aussi la possibilité de se familiariser au rôle d’hospitalier dans une auberge avant d’être incorporé dans l’auberge qui leur est assignée ».

Vous trouverez les dates et lieux des cours organisés sur le site de la Fédération espagnole : http://caminosantiago.org/cpperegrino/hospitaleros/cursos.asp

Les gîtes coordonnés par l’association des Hospitaleros Voluntarios del Camino de Santiago

Arrés (Camino Aragonés), Navarrete, Nájera, Santo Domingo de la Calzada, Grañón, Belorado, Tosantos, Villalcazar de Sirga, Bercianos del Real Camino, El Burgo Ranero, León, Ponferrada, O Cebreiro, Triacastela, Samos y Ribadiso (Camio francés), Zamora, Castilblanco de los Arroyos (Via de la Plata)…

Cette liste n’est cependant pas exhaustive, l’association ne souhaite pas diffuser une liste des auberges où officient ses hospitaliers, laissant le chemin faire son œuvre et mener le pèlerin vers les auberges qui seront naturellement sur sa route. En outre, l’hospitalier ne choisit l’auberge dans laquelle il travailler. C’est l’association qui décide de son affectation, en fonction des disponibilités qu’il a indiquées avant même de pouvoir s’inscrire à la formation.

Ici c'est donativo pour les pèlerins, pour le gîte et le petit déjeuner © Fabienne Bodan

Ici c’est donativo pour les pèlerins, pour le gîte et le petit déjeuner © Fabienne Bodan

Contact

Los hospitaleros voluntarios del camino de Santiago
Federacion española de Asociaciones de Amigos del Camino de Santiago
http://caminosantiago.org/cpperegrino/hospitaleros/hospitaleros.asp
Calle Ruavieja 3, bajo
26001-Logroño (La Rioja)
Telf: (34) 941-245-674
Fax: (34) 941-247-571
caminosantiago@caminosantiago.org
peregrino@caminosantiago.org

Dictionnaire multilingue pour hospitaliers

Un dictionnaire pour hospitaliers est disponible en 5 langues (français, espagnol, anglais, allemand, italien) sur le site de la Fédération espagnole (téléchargeable en PDF) : http://caminosantiago.org/cpperegrino/hospitaleros/objetos/DiccionarioFrancaisColeur.pdf

Article mis à jour le 15.02.2018

AVERTISSEMENT

Cet article est un et indivisible. Je vous invite à le partager dans son intégralité à condition d’en citer la source (site https://pelerinsdecompostelle.com). En aucun cas, vous n’êtes autorisés à en extirper des extraits et à les publier sans en citer la source.

Copyright Fabienne Bodan & https://pelerinsdecompostelle.com

2 réflexions sur « Formations à l’hospitalité en Espagne »

  1. Bonjour Fabienne,
    Tout ton article est correct et complet, mais il est important de souligner que nous n’intervenons que dans les albergues qui pratiquent le « donativo ». C’est une nuance importante car j’ai l’habitude de dire que nous recevons le meilleur mais aussi parfois « le pire » de la population pèlerine. Il faut donc avoir une certaine carapace et tous les matins « sacudir el velpudo » ( secouer le paillasson), c’est une image bien sur.
    jean louis

    • Merci Jean-Louis. Oui, j’imagine tout à fait et je l’ai constaté moi-même dans les gîtes. Certains pèlerins prennent les hospitaliers ou les personnes qui entretiennent les gîtes pour leurs larbins, n’hésitant pas à laisser le sol jonché de leurs détritus, considérant que l’on doit être à leur service. Je trouve cela absolument inadmissible, car totalement irrespectueux vis-à-vis de personnes qui donnent de leur temps et de leur énergie pour se dévouer entièrement aux pèlerins (mais aussi, hélas, aux turigrinos) de passage. J’avais contacté Ana des Hospitaleros Voluntarios pour écrire cet article. Amitiés pèlerines. Fabienne

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