Via de la Plata : Pèlerins, à vos papilles !

Couverture du N°163 de Globe-Trotters Magazine de l'association de voyageurs ABM.

Couverture du N°163 de Globe-Trotters Magazine de l’association de voyageurs ABM.

Voici un extrait d’un article que j’ai écrit pour le numéro de septembre-octobre 2015 de Globe-Trotters Magazine de l’association ABM (Aventures du Bout du Monde). Au menu de cette nouvelle publication, mes découvertes culinaires de la Via de la Plata :

Page 50 de Globe-Trotters Magazine N°163.

Page 50 de Globe-Trotters Magazine N°163.

Tout voyage engendre de merveilleuses découvertes culinaires. Un pèlerinage vers Saint Jacques de Compostelle ne fait pas exception. Les papilles du pèlerin s’accordent avec ses pieds : elles savourent les spécialités locales comme les seconds foulent avec délectation des territoires hétéroclites. Ainsi se dessina ma récente pérégrination sur les chemins compostellans : 1000 kilomètres parcourus depuis Séville. L’itinéraire traverse quatre communautés autonomes d’Espagne : l’Andalousie (province de Séville), l’Extrémadure (provinces de Badajoz et de Cacéres), la province de Castille et Léon (provinces de Salamanca et de Zamora) et enfin la Galice (provinces de Ourense et de A Coruña). On s’y perd un peu dans les dénominations des chemins. Les caminos Mozarabes partent des provinces orientales d’Andalousie (Séville, Almeria, Malaga, Granada, Jaén…)  et se rejoignent à Merida, où commence la Via de la Plata, laquelle monte jusqu’à Astorga d’où l’on rejoint la capitale galicienne via le Camino francés. Mais l’on peut aussi bifurquer à Granja de Moreruela et emprunter le Camino Sanabrés pour rallier Saint Jacques.

Autant de chemins, autant de cités majestueuses (Séville, Mérida, Cacéres, Salamanque, Zamora, Ourense, sans oublier Santiago de Compostela), autant de provinces à l’identité si tranchée, autant de spécialités gastronomiques. Vous ne dégoterez des chanquetes (petits poissons frits servis en général avec des pimientos, piments rouges grillés) que dans les bars des plages de Malaga. On vous y servira également des boquerones al limon (anchois macérés dans du citron et du sel, puis roulés dans de la farine et frits), des espetos de sardinas (sardines embrochées sur un morceau de bois et grillées au feu de bois), de la pintarroja en adobo (petits tronçons de roussette frits enrobés d’un mélange de farine spéciale fritures, vinaigre de vin, ail, sel, huile d’olive, piment rouge doux et origan). Et vous ne manquerez pour rien au monde l’Antigua Casa de Guardia de Malaga, où vous dégusterez dans une atmosphère très animée et un décor du XIXe siècle, les vins doux de la région. Poursuivant votre découverte culinaire, à Séville, vous dégusterez les espinacas con garbanzos (épinards avec des pois chiches), les papas aliñas ou aliñadas (pommes de terre en vinaigrette avec des oignons, et en option des œufs ou du thon, plat typique de Cadix), la bacalhau con tomate (morue à la tomate, tradition pascale), les montaditos (mini sandwiches), les pimientos asados (piments rôtis), les aceitunas (olives), les pescadillos fritos (petits poissons frits), les migas a la Extremeña (sorte de mie de pain mélangée avec divers ingrédients et poêlée), et le salmorejo de Cordoue, mixture à base de tomates, de mie de pain et d’huile d’olive à déguster frais.

Par contre, vous pourriez être surpris par les menudos con garbanzos, à moins de n’apprécier les tripes aux pois chiches ! Pensez à arroser le tout de Manzanilla, un vin blanc servi frais mais dont l’abus vous ferait tourner la tête. Plus au nord, la pata negra des régions d’Extrémadure, de Huelva et de Salamanca ravira vos papilles : ces cochons élevés en plein air dans d’immenses fincas se nourrissent de glands et offrent une viande au goût si particulier et si recherché. Si l’on y réfléchit bien, tous les animaux devraient vivre à l’air libre et s’alimenter de ce que leur offre la nature, mais l’homme a cru mieux faire en les enfermant dans des espaces confinés et en leur faisant ingurgiter des farines animales !

Page 51 de Globe-Trotters Magazine N°163.

Page 51 de Globe-Trotters Magazine N°163.

Pour consulter les recettes de cuisine filmées de cette Via de la Plata :

La paëlla au feu de bois d’Alberto : https://pelerinsdecompostelle.com/?p=2114

♦ Le salmorejo de Carmen : https://pelerinsdecompostelle.com/?p=2125

La tortilla de patatas de Carmen : https://pelerinsdecompostelle.com/?p=2120

Certains lecteurs de ce blog et de ma page Facebook m’ont demandé où l’on pouvait se procurer Globe Trotters Magazine. Il est téléchargeable en format PDF sur le site d’ABM (c’est ici). Vous pouvez aussi acheter un ou plusieurs numéros sur le site d’ABM (c’est par là). Enfin, le magazine est distribué dans les librairies suivantes :

Librairie Goulard – 37, cours Mirabeau – 13 100 Aix-en-Provence – T : 04 42 27 66 47 Planète bleue – 54, rue Saint Nicolas – 17 000 La Rochelle – T : 05 46 34 23 23         Librairie Molllat – 89, rue Porte Dijeaux – 33 080 Bordeaux – T : 05 56 56 40 40         Librairie des Cinq Continents – 20, rue Jacques Coeur – 34 000 Montpellier –                     T : 04 67 66 46 70                                                                                                          Librairie Ariane – 20, rue Cap. Alfred Dreyfus – 35 000 Rennes – T : 02 99 79 68 47       MTA Géothèque – 10, place du Pilori – 44 000 Nantes – T : 02 40 47 40 68              Itinérances – 62, rue Baudrière – 49 100 Angers – T : T : 02 41 77 36 47                        Autour du Monde – 65, rue de Paris – 59 026 Lille Cedex – T : 03 20 78 19 33             Raconte moi la terre – 14, rue du Plat – 69 002 Lyon – T : 04 78 92 60 22                     Chemin en pages – 121, av. Ledru Rollin – 75 011 Paris – T : 01 43 38 15 77                 Gibert Joseph – 26, bd Saint Michel – 75 006 Paris – T : 01 46 46 10 50                          ABM – 11, rue de Coulmiers – 75 014 Paris

ABM organise deux festivals de voyages par an : Partir Autrement en avril, et le Festival des Globe-Trotters en septembre. Pour plus d’informations sur les activités et le fonctionnement de l’association, consultez leur site web à l’adresse http://www.abm.fr

Via de la Plata : « Voie de l’argent ou voie pavée ? »

A mon retour de la Via de la Plata, j’ai eu le plaisir de découvrir dans ma boîte aux lettres le dernier numéro (N°161) de la revue Globe-Trotters Magazine, publiée par l’association ABM (Aventures du Bout du Monde) dont je suis adhérente depuis plus de 25 ans. Merci Odile de ta confiance et de ton intérêt pour mes aventures. Bonne lecture à tous !

Article Globe Trotters Magazine N°161 de l'association ABM (Aventures du Bout du Monde) : "Voie de l'argent ou voie pavée ?" Sur la photo, je pose avec...Pablo Picasso, qui est né et a vécu les 14 premières années de sa vie à Malaga !

Article Globe Trotters Magazine N°161 de l’association ABM (Aventures du Bout du Monde) : « Voie de l’argent ou voie pavée ? »
Sur la photo, je pose avec…Pablo Picasso, qui est né et a vécu les 14 premières années de sa vie à Malaga !

Voie de l’argent ou voie pavée ?

Cheminant pour la première fois vers Saint Jacques de Compostelle en 2012, je m’étonnais de ces pèlerins contant leurs retours réguliers vers les caminos de Santiago. m’estimais heureuse déjà, si j’étais capable de parvenir à destination.Serait-ce parce que nous y goûtons à une atmosphère unique de fraternité et de solidarité, de liberté et d’osmose avec la nature ? Je suis moi aussi tombée dans la potion magique, attirée comme un aimant par de nouvelles voies compostellanes. Ce dimanche pascal, je m’élance sur la Via de la Plata, depuis la majestueuse Séville, richissime des explorations maritimes des amiraux espagnols. Le plus célèbre d’entre eux, Christophe Colomb, repose dans sa cathédrale. On ne sait si cet itinéraire doit son nom au transport de l’argent, plata en espagnol, ou au mot arabe balata désignant une voie pavée. Cette antique voie de communication romaine, réputée magnifique, traverse les villes de Merida, Caceres, Salamanque, Zamora, Ourense.

Avant de parcourir les 1000 kilomètres qui séparent la capitale du commerce mondial du XVIe siècle de la cité galicienne, j’ai savouré mes retrouvailles avec Pedro, Jesus et Alberto, trois amis pèlerins de Malaga, fiers andalous et hôtes si prévenants et accueillants, rencontrés sur le chemin portugais en 2013. L’atmosphère du chemin perdure dans nos cœurs. Et l’alchimie des émotions et du partage demeure intacte. Début avril, les températures fleurtent déjà avec les 35 degrés. La traversée de la région de l’Extremadura s’annonce délicate, car la plus chaude du parcours. Et pourtant, un dicton andalou prévient le pèlerin aventureux : « en abril, aguas mil ». S’il faut craindre la pluie en avril, ici elle ne dure jamais très longtemps.

Fabienne Bodan

LE site dédié aux pèlerins de Compostelle et autres chemins de pèlerinage

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